La tournure des choses après la proclamation des résultats définitifs par la Cour constitutionnelle laisse planer le spectre d’une crise post-électorale. À en croire la majorité des Maliens, un dialogue entre les partisans du président IBK et ceux de Soumaïla Cissé, à travers une médiation de nos chefferies traditionnelles et religieuses, est plus qu’indispensable aujourd’hui pour éviter le pire dans notre pays.

 

Depuis la proclamation des résultats définitifs  du second tour de l’élection présidentielle par la Cour constitutionnelle, la tension est montée d’un cran. Si les partisans du président IBK réélu savourent leur victoire, tel n’est pas le cas au QG de Soumaïla Cissé. Les partisans de celui-ci qui crient à la fraude et au bourrage des urnes, contestent ces résultats. Ils vont même loin en déclarant leur candidat vainqueur de l’élection.

Du coup, le pays se retrouve dans une situation difficile, même si la Cour constitutionnelle ne reconnaît qu’IBK comme seul légitime. Partant de ce constat, les partisans du chef de file de l’opposition ont entamé une série de marches à l’intérieur et à l’extérieur du pays pour se faire entendre. Heureusement, jusque-là, le gouvernement  a pu gérer de façon professionnelle ces différentes marches. De plus,  le comportement pacifique  des  marcheurs a permis d’éviter tout débordement pour l’instant.

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Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt, cette passivité des deux côtés n’est qu’une question de jour ou de semaine. Il suffit que le gouvernement réprime une fois la marche ou que les marcheurs essaient de s’attaquent aux institutions pour voir  la situation envenimée dans notre pays. Chose que personne ne souhaite des deux côtés.

Mieux vaut prévenir que guérir, dit un adage. Pour anticiper sur cette crise naissante, la majorité des Maliens sont aujourd’hui favorables à une implication des familles fondatrices de Bamako et des leaders religieux, afin de mener une médiation entre les deux camps. Surtout que, le président réélu, IBK, a récemment tendu la main à son frère, Soumaïla Cissé. Toute chose qui laisse croire que les deux camps sont ouverts au dialogue.

Le dialogue a toujours prévalu dans ce pays. Pour ce faire, les acteurs incontournables, à savoir les chefs coutumiers et les leaders religieux, doivent se lever à temps pour concerter les deux camps avant qu’il ne soit trop tard. Leur rôle dans la prévention des conflits et l’instauration d’une paix durable dans notre société est crucial. Compte tenu de leur importance, ces acteurs sont écoutés et respectés par tout le monde.

Le cas de 2012 est un exemple qui a permis d’éviter le chaos dans le pays. Malgré l’attaque djihadiste au nord et le coup d’Etat à Bamako, les chefs coutumiers et les leaders religieux ont pris les choses en main pour réconcilier les fils et apaiser les tensions. Avant l’arrivée de la communauté internationale, le Mali est parvenu à trouver un consensus ici à Bamako.

À cet effet, un dialogue sincère initié par les chefferies traditionnelles et religieuses entre les deux camps, sera un succès, car ces personnalités seront écoutées conformément à la tradition malienne. Cela permettra sans nul doute d’éviter une crise post-électorale.

Dans le cas contraire, l’inertie de ces médiateurs reconnus sera fatale pour l’unité nationale. Rester sans rien faire, dans ce cas, ils seraient complices des auteurs du chaos dans notre pays (Qui ne dit aucun mot, consent). Les chefs coutumiers et religieux sont donc interpellés avant que la Nation ne brûle. La recréation est donc terminée.

Wassolo   

Le Débat du 03 septembre 2018 

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