Nobel et Sahel ont en commun le sable. Les deux sont le fruit des négociations, intérêts et commerces frontaliers. Les Nobel priment les inventions, les découvertes et tous ce qui peut enrichir les connaissances humaines en faveur de la paix. Tout cela et plus, se trouvent au Sahel. Nous inventons des maladies qui ailleurs n’existent plus ou n’ont jamais existé et, sans le montrer, nous découvrons ce qui peut enrichir les agences humanitaires et les organisations non gouvernementales nationales et surtout internationales. Hallucinant !

Celui pour la littérature a été annulé pour possible corruption. Les autres Nobel, par contre, ont reconnu, comme d’habitude, ceux qui ont apporté « de remarquables bénéfices à l’humanité dans son ensemble ». Après celui de la chimie et de la littérature, suspendus pour un temps indéterminé, il a été question du Nobel de la paix. Bien sûr, il ne faudrait pas prendre trop au sérieux ces attributions. Il suffirait de penser aux choix dictés par les géopolitiques qui ne font que confirmer et renforcer les puissants en place. Exactement comme la Cour pénal international (CPI), instrument idéologique conçu pour éliminer les personnages qui dérangent l’échiquier politique régional. C’est bien vrai que parfois on fait de son mieux pour reporter à la lumière certaines valeurs ensevelies par le temps. C’est le cas du mentionné prix Nobel pour la paix qui a reconnu ceux qui luttent à leur manière contre la violence faite aux femmes. Denis Mukwege, docteur qui ‘répare’ les femmes qui ont subi des viols et l’activiste Yezidi qui a souffert des années comme esclave sexuelle par des membres de Daesh.


Le Nobel pour le Sahel est passé sous silence parce qu’il n’y a que du sable. Un Nobel reconnu pour les mérites gagnés sur le champ du développement humain raté. Ce Nobel, le Sahel le considère comme un acquis même sans un jury pour l’évaluation. C’est une évidence. Le Sahel est un paradis à la portée de mains qui mettent en évidence la fonctionnalité des crises à l’aide humanitaire et de l’aide humanitaire aux crises. Nous sommes parmi ceux qui apportent de remarquables « bénéfices à la cause humanitaire dans son ensemble ». Nous produisons des déplacés, réfugiés, otages, clandestins, frontières et groupes armées. Nous invitons sans tarder ceux qui peuvent intervenir pour nous sauver et se sauver eux-mêmes dans la foulée.
Notre Nobel est de sable, comme cela convient à l’espace que nous avons organisé ainsi pour que chacun ici y trouve son compte. Jusqu’aux drones armés, derniers arrivés à la foire armée des groupes, sous-groupes et forces régulières. Ils se trouvent chez eux et possèdent depuis peu un aéroport à leur mesure, entouré de barbelés de sable. La guerre n’aura pas de fin tant qu’ils seront là pour travailler pour la paix.

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Le prix Nobel a commencé à fonctionner en 1901 et c’est seulement maintenant, après plus d’un siècle d’existence, qu’on nous a reconnus. Nobel et Sahel ont en commun le sable. Les deux sont le fruit des négociations, intérêts et commerces frontaliers. Les Nobel priment les inventions, les découvertes et, en général, tous ce qui peut enrichir les connaissances humaines en particulier en faveur de la paix. Tout cela et plus, se trouvent au Sahel. Nous inventons des maladies qui ailleurs n’existent plus ou n’ont jamais existé et, sans le montrer, nous découvrons ce qui peut enrichir les agences humanitaires et les organisations non gouvernementales nationales et surtout internationales. D’autre part, le même Alfred Nobel, qui est à l’origine du prix, a d’abord inventé la dynamite et d’autres explosifs qui ont été utilisés pour d’autres finalités que celle de la paix. Chez-nous les explosifs sont placés de préférence aux bords des routes dans le cas il y ait des convois militaires qui transitent. Le prix Nobel est donc une forme de réparation pour le mal que les inventions de Nobel ont pu engendrer.


Le prix Nobel a commencé à fonctionner en 1901 et c’est seulement maintenant, après plus d’un siècle d’existence, qu’on nous a reconnus. Nobel et Sahel ont en commun le sable. Les deux sont le fruit des négociations, intérêts et commerces frontaliers. Les Nobel priment les inventions, les découvertes et, en général, tous ce qui peut enrichir les connaissances humaines en particulier en faveur de la paix. Tout cela et plus, se trouvent au Sahel. Nous inventons des maladies qui ailleurs n’existent plus ou n’ont jamais existé et, sans le montrer, nous découvrons ce qui peut enrichir les agences humanitaires et les organisations non gouvernementales nationales et surtout internationales. D’autre part, le même Alfred Nobel, qui est à l’origine du prix, a d’abord inventé la dynamite et d’autres explosifs qui ont été utilisés pour d’autres finalités que celle de la paix. Chez-nous les explosifs sont placés de préférence aux bords des routes dans le cas il y ait des convois militaires qui transitent. Le prix Nobel est donc une forme de réparation pour le mal que les inventions de Nobel ont pu engendrer.


La Fondation Nobel gère le projet et fut voulue par M. Nobel selon ce que son testament de 1895 a ordonné. A la moitié du siècle passé, la Banque de Suède décida d’instituer le prix pour l’économie, ce qui n’était pas prévu par le testament cité. Le Nobel pour la paix est remis à Oslo, en Norvège. Le Nobel de sable, le nôtre, n’arrive pas à trouver un lieu fixe pour la cérémonie de remise du prix. Au Sahel, à part le fleuve Niger, l’uranium, l’or, le pétrole, le gaz, le charbon et les hommes politiques qui sont immuables, tout le reste est du sable dans le vent. C’est pour cela qu’il est difficile de nous l’attribuer. Les paysages du Sahel changent et où il y avait des empires et royaumes nous avons des opérations militaires qui portent leur noms. Les pistes caravanières d’antan, porteuse de richesse et des nouveautés, sont maintenant contrôlées par des gendarmes à la recherche des migrants définis irréguliers par les agences de pêche du désert. Le Sahel se propose pour un Nobel de sable à la mémoire de ceux qui, par le sable, ont été couronnés pour toujours.


Les itinéraires des caravaniers du passé, porteurs de richesse et de nouveauté, sont contrôlés par des gendarmes à la recherche de migrants en situation irrégulière définis par les agences de pêche. Le Sahel se propose pour un prix Nobel à la mémoire de ceux qui, sous le sable, ont été couronnés à jamais.

Mauro Armanino, Niamey
Octobre 2018
Contributeur à 30minutes.net

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