Dialogue national inclusif ou Dialogue politique inclusif, l’essentiel est d’abord de s’entendre sur le contenu partagé de ses assises, de son caractère sans tabou et ou les conclusions seront appliquées immédiatement. C’est à juste raison que nous soutenons cet espace dans un pays en crise qui trouvera certainement des solutions à ses difficultés. Pourvu qu’il ne soit pas un banquet de gaspillage du trésor public.
La meilleure école pour un pays c’est son histoire. Il en trouve les fondements de son existence c’est là qu’il trouve les riches enseignements et de véritables motivations pour son épanouissement et son rayonnement.
C’est pourquoi il est toujours souhaitable de raconter aux générations futures la vraie histoire de leurs ancêtres.
Il est alors nécessaire de clarifier les zones d’ombre et le clair-obscur de certains évènements.
Oui, le peuple a besoin de savoir comment sont morts dans leur détention Fily Dabo Sissoko, Hamadoun Dicko et Maraka Kassoum Touré. La version gouvernementale de la tentative d’évasion des pionniers pour justifier leur décès est peu convaincante.
Oui, le peuple a aussi besoin de savoir, qui a donné l’ordre de tirer et qui a tiré sur les victimes du 26 mars 1991 qui sont restées sans réponses lors du procès crimes de sang.
On ne soigne pas une plaie avec du pus. Pour la guérir, il faut la laver proprement. Ce n’est qu’en crevant l’abcès, en éliminant les frustrations, qu’on créera les conditions d’une réconciliation parfaite, en rétablissant la vérité historique.
Oui, le peuple a besoin également d’être édifié sur la pratique de ces 28 années de multipartisme.
Le parti unique et constitutionnel a été condamné et abandonné sans autre forme de procès. Cependant en son temps, le pays était sécurisé, l’école malienne performante. (La plupart des dirigeants actuels en sont les produits). Les Opérations de Développement Rurales (ODR) étaient florissantes, le monde paysan organisé et encadré, était à l’abri de l’insécurité du lendemain.
Hélas ! tout est parti en fumé avec l’instauration de ce multipartisme intégral incompris et mal appliqué. Il faut oser le dire. Les maux dont souffre le pays, résultent en grande partie de ce multipartisme. Il faut alors diagnostiquer sans complaisance, le jauger, l’analyser pour en tirer un bilan exhaustif avec le concept du multipartisme intégral.
Le DPI doit amener les participants à s’assumer devant l’histoire. Ils doivent faire preuve de courage et d’audace, prendre les mesures qui s’imposent pour sortir le Mali de l’impasse.
Le DPI doit déboucher sur une nécessaire refondation de l’Etat qui, à mon avis, sera déconcentré que décentralisé en érigeant toutes les communes rurales en arrondissement, dirigé par des sous -préfets, des administrateurs avérés.
La décentralisation en cours a, avec ses 703 communes, montré ses limites. Son impact sur les populations reste à évaluer, bien que bon nombre vivent des mamelles de la République. De notre constat, certains responsables politiques, soucieux de préserver leurs mandats, ne peuvent, en aucune façon, appliquer la rigueur qui convient pour se donner les moyens de développer et de bien gérer leurs communes. Il n’y a de développement sans les ressources adéquates. La décentralisation a dès lors besoin d’une forte thérapie pourquoi pas d’une refondation puisque c’est la base de la pyramide.
Le DPI doit envisager un assainissement de la gouvernance et recommander :
*La réduction du train de vie du gouvernement par des mesures appropriées
*La redynamisation des services de contrôles internes de l’Etat, en les rendant plus fonctionnels par une motivation appréciable du personnel, afin de mieux lutter contre la délinquance financière et la corruption.
*la suppression des structures budgétivores, pour faire un meilleur usage de leur budget.
*l’arrêt des financements des partis politiques puisqu’ils n’ont pas joué pleinement leurs rôles.
Les fonds récupérés, peuvent servir à mieux équiper l’armée pour la rendre plus performante à sécuriser le pays.
Le DPI doit enfin épurer les Accords de paix d’Alger pour éliminer les dispositions difficilement applicables et soustraire Kidal de cette mise en tutelle difficilement acceptable.
Ainsi le Mali, refondé, réconcilié, revigoré et sécurisé, resplendira dans le concert des nations. Que Dieu protège et sauve le Mali.
Amen !
Boubacar F. Traoré
Professeur principal à la retraite à Kayes N’di-Kayes