Insuffisance de bourse, agressions ciblées, vols à main armée, braquages, etc. Les étudiants maliens, bénéficiaires de la bourse de la République bolivarienne du Venezuela, vivent aujourd’hui un véritable calvaire dans leur pays d’accueil. Ils demandent assistance auprès du gouvernement malien.

Dans une correspondance datée du 10 avril 2019, adressée au ministre de l’Education nationale, le Collectif des étudiants maliens au Venezuela, demande assistance auprès du gouvernement malien. Le président du Collectif, Moussa Dolo, décrit la situation « de précarité » qu’ils vivent depuis le début de la crise politique qui sévit dans le pays.

Selon lui, depuis un certain temps, les étudiants maliens vivent dans une insécurité totale car, « confrontés à des vols, agressions à main armée, des braquages et même des cambriolage ». Le dernier, révèle-t-il, remonte au mercredi 3 avril 2019, lorsque ses camarades de l’État de Cojedes (San Carlos) ont été victimes d’une attaque de groupe armé au sein même de leur université. « Nombreux de nos camarades au moment où nous rédigeons ce présent courrier sont encore sous le choc de cet incident. Si ce n’était pas la volonté divine, le drapeau de notre chère patrie serait en berne en ce jour », regrette-t-il.

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Loin d’être une situation inédite, M. Dolo rappelle que plusieurs autres camarades ont été dépouillés de leurs biens, surtout les nouveaux étudiants qui vivaient à l’Etat de Barinas. « Les autorités vénézuéliennes ont toujours été alertées mais malgré tout, rien n’a été fait allant dans le sens de notre protection, que des déclarations verbales, nous sommes donc livrés à nous même face à un danger qui menace notre existence », dit-t-il.

Bourses insuffisantes, difficultés d’accès aux denrées de première nécessité….

Dans sa correspondance, le président du Collectif attire l’attention du ministre de l’Education nationale sur les conditions de vie, “de plus en plus difficiles” pour les étudiants qui doivent faire de longues queues pour s’acquérir des matières de première nécessité : nourritures, savon, fournitures scolaires, etc. Cela, précise-t-il, à un coût très élevé. En plus, il indique que les compléments de bourse octroyés par l’État malien constituent la principale source financière des étudiants, qui ne les permettent pas de subvenir à leurs besoins dans un pays qui traverse une crise politique et économique sans précédent. « Il est important pour nous de signaler que l’assistance dont nous témoigne le gouvernement vénézuélien ne couvre pas les dépenses nécessaires d’une journée ».

C’est ainsi qu’il sollicite auprès du gouvernement une médiation du gouvernement auprès des autorités vénézuéliennes afin de leur faire part de ses préoccupations et d’exiger des mesures d’urgences pour la protection de ses ressortissants, une augmentation de des compléments de bourse ou une assistance financière dans l’urgence. Aussi, M. Dolo souhaite le soutien de l’ambassade du Mali au Brésil.

Le ministère de l’Education fait le sourd

Depuis l’envoi de cette correspondance, selon nos informations, le ministère de l’Education nationale n’a posé aucun acte pour soulager ses étudiants en détresse. Et le ministère des Maliens de l’Extérieur, informé également, n’a jamais réagi. « Nous souffrons et il y a un grand risque de voir des étudiants abandonnés les cours pour revenir au pays », confirme une étudiante que nous avons contacté depuis le Venezuela.

Nous y reviendrons.

Sory I. Konaté

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