Selon la web activiste Fatouma Harber, bloggeuse et défenseur des droits humains, les injures sur les réseaux sociaux sont indignes d’un web activiste. Elle demande aux autorités d’organiser et de règlementer le secteur. « Nous sommes différents des videomen et videowomen qui ont choisi d’insulter les gens sur le net. Nous sommes impartiales. Notre seul parti, c’est le Mali« , explique-t-elle. Interview.

Mali Tribune : A votre avis, pourquoi les vidéomen s’en prennent au gouvernement ?

Fatouma Harber : Les vidéomen s’en prennent au gouvernement en prenant exemple sur Ras Bath, qui a eu à le faire et continue à le faire sans en payer les frais. C’est dommage, mais nous Maliens, tous ceux qui sont sortis pour faire des marches, sont les responsables. On a fait comprendre à des individus que quand tu as des récriminations contre l’Etat, tu peux prendre des dirigeants par leur nom et les insulter crûment sans t’en inquiéter.

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Mali Tribune : Quelles sont les injures fréquentes sur les réseaux sociaux ?

F. H.: Je ne vais pas vous donner les injures fréquentes vu que je me respecte et je vous respecte aussi, mais il n’y a pas de genre d’injure que je n’ai pas entendu sur les réseaux, faites surtout par des vidéomen et women. Les femmes sont surtout fortes dans cette bêtise. Ils appellent le leader politique ou même religieux qu’ils n’aiment pas pour insulter leur père et leur mère. J’ai été personnellement choquée par certaines.

Mali Tribune : Quel est votre avis sur l’arrestation de Djéné Sogodogo?

F. H.: C’est dommage pour cette femme qu’elle soit rentrée dans un jeu dont elle ne maîtrise pas les règles. Je crois que c’est une personne qui était manipulée et qu’elle est la seule à avoir récolté les pots cassés, malheureusement. Il ne sert à rien de la maintenir en prison car elle a compris la leçon et je ne suis pas sûre que les injures sur les réseaux sociaux soient réglementées par notre juridiction. Donc si elle reste en prison, ce serait de l’abus à mon avis.

Mali Tribune : Bouba Fané a fait l’apologie du terrorisme, d’où la raison de son arrestation. Quel est votre point de vue concernant sa situation ?

F. H. : En fait, Bouba Fané a bien fait l’apologie du terrorisme à travers une vidéo dans laquelle, il menace de faire un attentat pire que celui de la Nouvelle Zélande. C’est lui qui ne devait profiter d’aucune clémence. Mais, sa libération prouve qu’il fait une sale besogne pour le régime sur les réseaux sociaux. Le ministère de la Communication devrait s’asseoir pour examiner le domaine de la communication au Mali et faire un travail en faveur de la paix et de la sécurité des Maliens au lieu d’organiser un simple déjeuner de presse.

Mali Tribune : Votre mot de la fin ?

F. H. : Mon mot de la fin ? Le Mali est notre pays et nous web activistes avons choisi de le défendre jusqu’au bout. Ne nous confondez pas avec ces marionnettes mal éduquées. Notre parti c’est uniquement le Mali.

Propos recueillis par

Sira Diarra

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