Ce roman, disponible dans les librairies depuis quelques mois, parle d’un fait divers à Koula, dans la région de Koulikoro. L’histoire remonte aux années 1982-1983 sous le régime de la 2e République.

Le livre parle d’une belle fille qui se faisait courtisée par le chef de l’arrondissement de Koula. Mais, celle-ci était déjà fiancée à un paysan, très pauvre et qui n’arrivait même pas à s’habiller. Les parents étaient un peu complices à cause des avantages en nature et en espèce que le chef de l’arrondissement leur accordait. Malgré tout, le fiancé a tout fait pour mériter sa femme, mais avec l’influence du commandant, rien ne marchait entre eux. Finalement, il a décidé de se venger en suivant, à la trace, la fille.  Et un jour, lorsque celle-là sortait du bureau du commandant, il l’a suivi avant de l’abattre de sang-froid.

Selon l’auteur, son histoire est inspirée de la réalité. “ C’est un fait divers qui m’est resté en tête et comme un choc à l’endroit de ma personne. Après, je l’ai écrit en roman”, explique-t-il.

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Pourquoi le titre « Totem du mort » ? « Le totem tire son origine d’un adage bambara qui dit que : Un mort ne peut pas manger la sauce du gombo. C’est une image pour dire que mon héros ne méritait pas cette fille », réponds l’écrivain Facoh Donki Diarra. Dans son analyse, il estime que la publication de ce roman a été un facteur de soulagement pour lui. Car, explique-t-il, çà lui a permis d’ouvrir le débat sur l’albinisme et l’héritage des femmes dans la société traditionnelle malienne.

« Comme le thème albinisme intéresse beaucoup de personnes, j’ai fait de mon héros un albinos. Ces gens sont mal vues, mal acceptées et ont même du mal à trouver une femme dans la société », précise l’auteur. Il ajoute que le choix de la deuxième thématique a été motivé par son combat contre le phénomène de l’héritage des femmes. En effet, dit-il, « dans nos sociétés, la possibilité est donnée à un cadet de pouvoir rependre en seconde noce la veuve de son frère. Quand le frère décède, les regards sont tournés vers le petit frère. Souvent ça marche, et souvent non. Et dans ces cas-là on force la femme ou l’homme à accepter. Cela me dérange beaucoup car l’on doit avoir le choix pour se marier avec quelqu’un ».  

Le livre « Totem du mort » a été édité par les Editions Jamana. Il est disponible dans toutes les librairies de Bamako.

Marthe Dembélé

30minutes.net

24 juillet 2019

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