Donner plus de visibilité et expliquer les difficultés auxquelles les sortants de la filière sciences du langage sont confrontés aux étudiants étaient au centre d’une conférence débat, organisée par le Cercle de recherche linguistique, cette conférence débat a eu lieu samedi dernier à l’Université de Kabala.

Piloté par des anciens étudiants de la filière sciences du langage, à la Faculté des lettres, langues et sciences du langage, le Cercle de recherche linguistique a vu le jour en 2015 pour donner plus de visibilité à la filière. Cette conférence a été mise à profit pour expliquer les difficultés auxquelles les sortants de cette filière sont confrontés. Trois thèmes ont été débattus lors de cette conférence : « Sciences du langage et employabilité au Mali », « la Francophonie et les langues nationales » et la « politique linguistique du Mali ». Selon les organisateurs, le choix porté sur ces thèmes pour cette conférence sont assez révélateurs.

« On a constaté que tous ceux qui ont fait la FLSL ont l’opportunité de faire le concours d’entrée des collectivités pour enseigner les langues nationales. Cette situation me parait bizarre. C’est uniquement les sortants de la filière sciences du langage qui doivent le faire, parce que leur formation est basée sur ça », a affirmé Adama Dacko, le président du CRL.

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Cette conférence débat, première du genre pour le cercle, a regroupé en dehors des étudiants, plusieurs personnes ressources de la langue. Elles ont salué l’initiative du CRL. Les conférenciers ont expliqué les différents débouchés de la filière.

Première personne à intervenir sur le thème « Sciences du langage et employabilité au Mali », Dr. Ibrahima Cissé affirmera qu’il y a un marché qui existe dans ce secteur. Pour lui, les étudiants doivent se spécialiser dans plusieurs domaines porteurs. « La linguistique peut faire vivre un homme, à condition que la personne travaille », a-t-il assené.

Pr. Amidou Maïga s’est penché sur « la Francophonie et les langues nationales ». Selon lui, il n’y a pas de contradiction fondamentale entre la promotion du français et la promotion des langues nationales. « Il y a plutôt une complémentarité fonctionnelle entre le français et les langues nationales. Le français ne peut être bien enseigné s’il ne s’appuie pas dans un premier temps sur ces langues nationales ».

« L’OIF, a-t-il poursuivi, a bien compris cette orientation, c’est pour cela qu’elle a fait plusieurs actions d’aménagement en faveur de  ces langues. Nous devons aller de l’avant en développant un partenariat fonctionnel entre les deux langues ». 

Le dernier conférencier, Pr. Abou Diarra, conseiller technique au ministère de l’Education nationale, s’est appesanti sur la « politique linguistique du Mali ». Pour lui, nous devons mieux outiller nos langues nationales. 

Le chef du département sciences du langage, Kindié Yalcouyé, a souhaité la pérennisation de l’initiative. Le CRL envisage aussi d’organiser plusieurs activités dans les prochains jours. Ses leaders ont invité les étudiants à adhérer au Cercle pour qu’ils mènent ensemble cette lutte.

Zié Mamadou Koné

L’Indicateur du renouveau du 28 novembre 2018

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