Le dimanche, le président IBK, après une forte interpellation de la Cmas, a fait une déclaration à la nation que nous vous proposons ici.

J’ai suivi avec attention les récents évènements qui se sont déroulés dans notre pays. J’ai entendu les colères et les cris. J’ai entendu les revendications et les interpellations. Chaque Malien qui souffre ou qui manifeste, m’interpelle et mérite mon attention, car ma mission est de servir le Mali.

J’œuvre sans relâche à ce que chaque Malien puisse se nourrir et nourrir sa famille. Je travaille à ce que les Maliens puissent accéder aux denrées de première nécessité et à des coûts raisonnables.

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Je veux que vous puissiez envoyer vos enfants à l’école afin de leur offrir un avenir certain, que vous puissiez accéder à des services de santé de qualité dans un pays au sein duquel la sécurité est assurée sur l’ensemble du territoire. J’œuvre afin que le marché de l’emploi soit également plus accessible aux Maliennes et aux Maliens, quel que soit leur âge ou leur catégorie socio-professionnelle.

Chers compatriotes, vous méritez une Nation forte et fière. Je vous ai compris, et c’est cela la lourde responsabilité que j’ai envers vous.

Le jeudi 11 Juin, j’ai renouvelé ma confiance au Premier ministre Boubou Cissé venu me remettre sa démission ainsi que celle de son gouvernement.

Une nouvelle équipe gouvernementale sera bientôt composée selon les critères de taille et de qualifications tel que recommandés par le Dialogue national inclusif tenu en décembre dernier. Cette équipe sera mise au service du Mali et n’aura aucun droit à l’erreur. Elle ne saurait être un simple changement de gouvernement. Elle sera un gouvernement de changement, exclusivement porté sur des résultats définis au préalable et mesurables.

La nouvelle équipe gouvernementale s’attaquera, entre autres, sous le leadership du Premier ministre, à la mise en œuvre urgente des résultats du Dialogue national inclusif qui a mis en avant toutes les priorités du peuple malien. Celles-ci sont d’ordre sécuritaire, social, politique et de gouvernance.

Chers compatriotes, afin de répondre de manière diligente et efficace à vos préoccupations :

1. Je m’attellerai tout d’abord à résoudre la crise scolaire en instruisant au Premier ministre de trouver, dans les meilleurs délais, un accord avec le syndicat des enseignants. J’attache du prix à la résolution complète et rapide de cette crise qui n’a que trop duré. L’école c’est l’avenir de notre Nation. Nos enfants ne méritent pas moins.

2. Je rencontrerai ensuite toutes les parties prenantes à la question de la santé, y compris l’Ordre des médecins du Mali et les usagers, afin d’accélérer la mise en œuvre du plan de modernisation de tous les hôpitaux de Bamako. Ce plan de modernisation s’élargit déjà aux régions. La santé est un droit. L’assurer est un devoir régalien, un devoir de l’État, surtout en période de crise sanitaire comme celle que nous connaissons aujourd’hui.

3. Les dernières élections législatives ont fait l’objet de graves contestations dans certaines parties de notre pays. Il nous faut tirer toutes les leçons de ces crispations. Nous recherchons une solution idoine et urgente afin de répondre aux frustrations exprimées. Je tiens à ce que les Maliens gardent foi en leurs institutions. Cela est l’un des garants d’une bonne gouvernance.

4. Les déplacés du Centre, notamment ceux vivant dans le quartier de Faladiè en Commune VI, ont vécu des évènements dramatiques. Je demeure sensible à leur situation. Nous travaillerons, avec la nouvelle équipe gouvernementale, à l’élaboration pour nos frères et sœurs durement éprouvés, d’un plan de logement, de réinsertion et de réhabilitation.

5. La sécurité est l’un de nos plus grands défis, cela depuis bientôt une décennie. L’Etat y consacre près d’un tiers de son budget annuel. Mais nous sommes encore loin de gagner cette bataille. Nos Forces de Défense et de Sécurité, nos FAMa, sont vaillantes et elles nous font honneur. Nous nous devons de les accompagner et de les soutenir.

Le 14 décembre 2019, il y a donc six mois, nous bouclions ensemble le Dialogue national inclusif. De l’avis de tous, ce fut un moment de fierté légitime en raison de ce qu’ensemble nous venions d’accomplir. Je dis bien, ensemble. Car c’est ensemble que nous avons mis sur la table les questions vitales, les interrogations majeures, les grands problèmes qui se posent à notre pays et pour lesquels il faut des solutions urgentes certes, mais surtout durables.

C’est ensemble que des mois durant, nous avons évalué nos forces, nos faiblesses, et nos opportunités en tant qu’Etat et en tant que nation confrontée depuis bientôt une décennie à son plus grand défi, à sa survie tout court. Mais nous avons pu prouver, au sortir de l’exercice, que nous savons nous écouter, que nous savons être courtois, et que nous nous appartenons les uns les autres.

La trêve sociale que j’ai demandée, avant et pendant le Dialogue, ne procède d’aucune malice, d’aucune esquive, mais de l’analyse d’une triste réalité : la demande est forte et légitime, mais l’offre est modeste, elle est celle d’un pays en guerre.

Je conviens qu’il m’appartient, à moi d’abord, de tout faire pour éviter d’ajouter une crise politique aux crises sécuritaire, sanitaire et économique que nous vivons déjà. Mon rôle est de savoir prévenir les schémas de confrontations violentes qui ne feront le bonheur de personne. C’est pourquoi j’invite au dialogue. A cet effet, je salue les membres du Cadre d’Action, de Médiation et de Veille que j’ai rencontrés cet après-midi. Leur engagement patriotique les honore. Mais nous aimons tous ce pays, quelles que soient nos sensibilités. Et je me réjouis de la perspective de rencontrer bientôt les acteurs du Mouvement du 5 juin.

Car rien ne saurait être au-dessus du Mali et du confort des Maliens.

Tout ce qui est dans mes possibilités et en mon pouvoir sera fait pour que notre démocratie soit forte et citée en exemple. Tout ce qui est en mon pouvoir sera fait pour que la sécurité et la paix reviennent et pour que le chantier du développement s’accélère.

Je n’aurai d’autre limite que la Constitution.

Ma porte est donc ouverte et ma main toujours tendue. Car il nous faut rester ensemble dans ce grand dessein pour le Mali. Ce projet d’un grand Mali, je n’ai jamais cessé d’y croire. Il est à notre portée ! L’exceptionnelle gravité du moment commande que nous nous serrions les coudes, que nous soyons plus solidaires que jamais. Car après tout, ce que ce pays nous demande, c’est de donner son importance à chaque Malien afin de nous hisser, ensemble, à la hauteur de l’Histoire.

Qu’Allah bénisse le Mali !

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