Le malicieux qui m’observe, c’est Sory, un petit de la famille qui nous héberge. Avoir joué au ballon avec lui a dû attirer sa sympathie. Sa présence ne m’importune pas. Quoi qu’il advienne, je ne pourrais lui refuser l’accès à un logement dont je ne suis pas le propriétaire. Ce qui me surprend cependant, c’est l’autonomie qu’on lui laisse.

Dans les rues de Bamako, de nombreux enfants jouent, se baladent ou discutent sans surveillance parentale apparente. Inconscience et négligence, s’indigne sûrement déjà un parent français ! Liberté pourtant naturelle en ces lieux. Les routes non goudronnées sont relativement sûres, la circulation y est réduite et moins rapide qu’en France.

Je ne peux m’empêcher de trouver paradoxale cette coexistence entre distance dans la surveillance et grande proximité familiale. Les foyers français se limitent souvent aux parents et leurs enfants. Impensable au Mali. Quitter le foyer parental à dix-huit ans pour les études est bien souvent inenvisageable.

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Le Mali et la France s’opposent donc cette fois sur le rapport familial. D’un côté des enfants aux larges libertés qui demeurent éternellement en famille, de l’autre des parents parfois surprotecteurs dont les adolescents ne rêvent que d’émancipation.

Malgré les bonnes relations que j’entretiens avec ma famille, je nous vois mal vivre ensemble sur la durée. Probablement parce que nous ne serions pas capables de nous dévouer autant sur le plan familial. Au Mali, je ne peux que me réjouir de cette complicité familiale. Grâce à elle, la contribution de l’oncle de mon hôte m’évite moult trajets en taxi.

Parfois cependant, la disponibilité fait défaut et il faut se résigner à tendre la main sur le bord du goudron. Apparaît alors une voiture jaune cabossée qui servira de moyen de locomotion jusqu’au prochain arrêt.

Thibault Petit

Thibptt

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