Présente au Mali pour instaurer la stabilité, la Minusma est de plus en plus esseulée sur le terrain. Du coup, il est désormais permis de penser que la mission onusienne au Mali n’a pas toutes les cartes en main pour mettre fin à l’insécurité dans notre pays.
Pour les observateurs avertis, l’attaque que son camp de Ber à Tombouctou a subie est la suite logique des nombreuses erreurs que les casques bleus ne cessent de commettre. En lieu et place de l’opération, la Minusma est plutôt engagée dans l’humanitaire : construction et rénovation des services sociaux de base, soutien aux projets à impact rapide, entre autres.
Pourtant, la menace terroriste est plus réelle qu’elle ne laisse aucune chance aux soldats de l’ONU de se préparer ou d’entreprendre des actions d’envergure. Sur le terrain, la Minusma a du mal à se sécuriser alors que l’ennemi est invisible et présent à la fois. Les attaques qui ciblent régulièrement les casques bleus font douter les populations civiles sur la capacité des militaires onusiens à garantir une paix durable dans le Nord et le Centre.
Depuis quelques mois, des informations font état d’un malaise qui commence à gagner les rangs des soldats. Après les nombreuses pertes subies par le contingent tchadien, plusieurs pays se soucient des conditions de travail de leurs hommes, la visite du chef d’état-major de l’armée sénégalaise et celle du ministre de la Défense de la Guinée Conakry sont des signes prémonitoires que la mission de la Minusma devient chaque jour impossible.
DAK
L’Indicateur du renouveau du 29 octobre 2018