Détentrice d’une licence en administration économique et sociale parcours entreprise à l’université Sorbonne Paris Cité (France), Salimata Traoré est une jeune écrivaine malienne, blogueuse, panafricaine, féministe africaine et non moins la fondatrice et présidente de l’association LMD (les Leaders du Mali de Demain). Une association qui a pour objectif de promouvoir l’excellence à travers la formation gratuite et l’information. Nous nous sommes intéressés cette semaine à son premier ouvrage ‘’Pensée d’une jeune africaine’’ publié chez Innov Editions. Dans l’entretien qui suit, Salimata nous parle de son ouvrage, ses projets d’écriture, ses ambitions entre autres.
Aujourd’hui-Mali : Bonjour, pouvez-vous nous présenter votre livre ‘’Pensée d’une jeune africaine’’ ?
Salimata Traoré : Cet ouvrage est un recueil de poèmes, citations et de lettres. Ce dernier dégage mon côté panafricaine, surtout reflète ma colère et mon cri de cœur. En résumé, il dénonce la mauvaise gouvernance, la politique néfaste de l’occident, revendique des valeurs et la moralité africaine, l’éloge de nos cultures, notre continent, nos pays et la femme africaine. Aussi, encourager et motiver les jeunes à réussir. Il y a trois thèmes concernant les citations que sont la revendication de la politique africaine qui évoque la mauvaise gouvernance de nos dirigeants et de l’influence de l’occident. Nous avons la moralité africaine, une partie qui revendique les valeurs et normes africaines ; les critères de réussite constituent des citations qui ont pour but d’encourager les jeunes africains à entreprendre. Quant aux poèmes, ils font l’éloge du continent africain, de la couleur noir, de la femme africaine, qui parle du mal du pays et enfin nous avons les lettres qui évoquent les faits néfastes de l’immigration d’une part et le désintérêt de nos hommes leaders aux maux de notre continent d’autre part.
Vous parlez de leçon de morale dans votre ouvrage… !
Oui, je suis une Bambara et nous sommes réputés pour les ‘’Zanans’’ (citations) qui enseignent souvent la sagesse. C’est ce qui m’a inspirée à faire les propres ‘’Zanans’’ sous forme de leçon de morale voire de sagesse. Par exemple, il y a une de mes citations sur ce thème qui énonce ‘’Si quelqu’un te reproche de ne jamais lui rendre service, arrête tous les services que tu lui rends actuellement. Il changera d’opinion’’.
Quels critères et comportements adoptés pour réussir selon vous ?
Pour il y’a trois éléments essentiels pour réussir : la confiance en soi, l’audace et le travail acharné. Par exemple, je dis souvent aux jeunes entrepreneurs qu’il faut tout d’abord être le premier client de son projet, croire en la qualité et la viabilité de ce dernier puis travailler jour et nuit pour atteindre l’objectif final. D’après une phrase du président Wade que j’aime beaucoup d’ailleurs ‘’Il faut travailler, beaucoup travailler, encore travailler et toujours travailler’’
Avez-vous d’autres projets d’écriture ?
Oui bien sûr. D’ailleurs, mon prochain livre (un recueil de nouvelles) ‘’Notre combat de tous les jours’’ sortira cette fin du mois. Celui-ci parlera principalement des femmes. Ce livre montre la pression sociale et les injustices auxquelles font face les femmes africaines en général et maliennes en particulier. Les héroïnes de cet ouvrage montrent que nous avons malgré tout le droit de faire nos propres choix et d’en assumer les responsabilités.
Comment vous êtes devenue écrivaine ?
Officieusement, j’ai toujours été écrivaine. Depuis toute petite, j’exprimais ma colère, ma joie, mes manques à travers l’écrit. Je n’avais pas vraiment beaucoup d’amis et j’étais un peu timide, de ce fait, mon meilleur ami et mon confident était mon journal intime. Vraiment l’écriture a toujours été une passion, un divertissement pour moi, réconfort et une manière pour moi d’exprimer ce que je ne pouvais dire oralement.
Quel est votre genre littéraire de préférence ?
Alors là, il y en a beaucoup: fable, roman et nouvelle. Je crois que les préfère tous au même niveau d’intérêt.
Quel sera votre dernier mot ?
Comme mot de fin, je vais m’adresser à la jeunesse malienne. Fanon disait que ‘’Chaque génération a une mission à accomplir, soit la remplir ou la trahir’’. Je pense que nous devons prendre en compte cette citation car le Mali a besoin de jeunes conscients et travailleurs pour redorer son blason. Sachons que tous les problèmes actuels tombera sur nous tôt ou tard donc comportons-nous comme des acteurs et non comme des spectateurs.
Youssouf Koné
Source : Aujourd’hui-Mali