Face à plusieurs mouvements d’humeur qui se manifestent actuellement en rapport avec la dégradation de certaines routes vitales pour le pays, le gouvernement a initié un point de presse lundi pour éclairer la lanterne des populations sur les actions gouvernementales déjà menées, en cours ou à venir en vue de rassurer les Maliens. Face à la presse à la Primature, le ministre de la Communication porte-parole du gouvernement, Yaya Sangaré, était accompagné de ses homologues des Infrastructures et de l’Équipement, Mme Traoré Seynabou Diop, de celui du Dialogue social, du Travail et de la Fonction publique, Oumar Hammadoun Dicko ainsi que celui de l’Agriculture, Baba Moulaye.

Dans ses propos introductifs, le porte-parole a indiqué que c’est sur instruction du Premier ministre, Dr. Boubou Cissé, que le gouvernement a initié ce point de presse. Cela suite au blocage par les populations de certaines grandes routes du pays aux conséquences incalculables en terme d’insécurité, de manque à gagner pour les économies locales, d’arrêt des services sociaux de base. « Hier c’était la route de Kayes avec l’opération Sirako, aujourd’hui c’est Tombouctou et Gao et demain qui sait où ? », s’est-il interrogé. 

Aux dires de Yaya Sangaré, le gouvernement a conscience de la souffrance des populations et reconnait la légitimité de la démarche. Seulement, il appelle les manifestants à plus de retenue dans l’expression de leurs revendications citoyennes dont la forme actuelle est fortement préjudiciable aux efforts consentis. « L’obligation de redevabilité est une raison d’Etat à laquelle le gouvernement Boubou Cissé ne se soustrairait jamais », a rassuré le ministre de la Communication faisant aussi savoir que dans un contexte de rareté des ressources le gouvernement n’a pas les moyens et ne peut pas satisfaire tout et tout de suite. Pour le ministre Sangaré, nous avons un pays à construire sinon à reconstruire. Pour ce faire, dira-t-il, nous avons besoin du calme et de la sérénité. « Jamais dans l’histoire nous n’avons fait face à une telle situation de crise profonde et multidimensionnelle. Sa résolution défie notre capacité de résilience et appelle du temps et de l’imagination de tous les Maliens », a-t-il rappelé. 

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En tant que porte-parole du gouvernement, le ministre de la Communication a démenti les propos récemment prêtés au Premier ministre. A l’en croire, Dr. Boubou Cissé n’a jamais demandé à l’entreprise en charge de la construction de la route de Tombouctou de plier bagages pour la route de Kayes. 

Principale concernée par cette question de route, la ministre Diop a expliqué que l’arrêt des travaux de la construction de la route de Tombouctou est relatif à des situations exceptionnelles dont l’insécurité dans la zone. Face à cette situation, le ministre du Dialogue social a appelé les populations de Tombouctou et ceux de Gao à savoir raison garder d’autant plus que le gouvernement travaille à la relance desdits travaux et le démarrage du chantier en 2020 de la route Sévaré-Gao, longue d’une distance de plus 500 Km. « Toutes les régions du Mali se valent. Le gouvernement n’a jamais eu intention de mépriser une partie du pays. Mais seulement le gouvernement travaille selon un planning. Aucune réalisation n’est possible si ce n’est pas budgétisée », a précisé la ministre des Infrastructures et de l’Équipement qui a rappelé des chantiers déjà finis dont la route Bamako-Koulikoro ou encore l’Echangeur de Ségou et bien d’autres. Aussi, Mme Traoré Seynabou Diop a parlé du chantier du 2e pont de Kayes, celui de la route Sadiola-Kalana etc., sans oublier d’évoquer également le financement déjà acquis pour la route Bourem-Kidal. 

A ses dires, pour en finir complètement avec les problèmes de route, il faut une enveloppe conséquente de 6 000 milliards de F CFA. Ce qui dépasse de très loin les moyens de l’Etat. D’où la demande aux populations de savoir raison garder en cette période de crise multidimensionnelle. 

Pour une large diffusion et de compréhension, le message d’apaisement du gouvernement a été également dit en langues nationales dont le Bamanakan et le Sonraï à la fois par le ministre de la Communication, Yaya Sangaré et son homologue de l’Agriculture Baba Moulaye qui était en tournée dans la zone de Tombouctou lorsque les manifestations couvaient. 

Alassane Cissouma

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