La Force Spéciale Antiterroriste est citée au cœur d’une situation controversée : il s’agit des tueries enregistrées lors des évènements à Sikasso et Bamako. La question divise l’opinion. D’où la nécessité d’avoir des précisions auprès des plus proches de l’unité spéciale.
Notre démarche prend en compte les paramètres suivants :
Les raisons de la création de la forsat, ses missions, les procédures de son déploiement en cas de besoin, les évènements tragiques de Sikasso et Bamako attribués injustement à la force et la lettre du Premier Ministre adressée au département de la Sécurité et de la Protection Civile.
À cet effet, après lecture d’une récente sortie du Général Salif TRAORÉ, ancien ministre de la Sécurité et de la Protection Civile sur le sujet et des informations recueillies auprès de certains cadres du département de la sécurité et autres spécialistes des questions militaires, nous avons pu retenir ces quelques points saillants :
1-La raison de la création de la FORSAT : le constat est parti des attaques terroristes répétitives de ces dernières années. On peut citer : le Byblos, le Restaurant la terrasse et l’Hôtel Radisson de Bamako. C’est ainsi que vu la nécessité d’une riposte plus appropriée, il a été jugé nécessaire de la création d’une unité spéciale dédiée uniquement à la lutte contre le terrorisme. C’est ainsi que des éléments ont été pris dans trois corps, Police, Gendarmerie, Garde. Un effectif de 30 agents pour chaque corps. En tout, ils sont au nombre de 60 à lancer cette force nouvelle.
2- Les missions de la FORSAT : elle a pour mission principale, la lutte contre le terrorisme. Elle peut intervenir, exceptionnellement, dans des opérations pour le démantèlement de grands réseaux de bandits.
3- La procédure d’utilisation de la FORSAT : l’unité est sous l’autorité du ministre de la Sécurité et de la Protection Civile. Il est le seul qui a le droit de donner l’ordre de déploiement de l’Unité. À ses côtés, le ministre aun conseiller en charge des opérations. Donc, c’est lui l’intermédiaire entre le ministre et la force.
4-Les évènements du 10 au 12 juillet à Bamako :
Les manifestations du M5-RFP du 10 au 12 juillet se sont soldées par des morts d’hommes. La FORSAT a été taxée d’être responsable. Toute chose qui a surpris plus d’un. Elle est à la limite impossible pour des raisons évoquées ci-dessus. Pour cette situation confuse, seule l’ouverture d’une enquête peut permettre de situer les responsabilités. De prime abord, si l’on s’en tient aux missions de la FORSAT, elle ne peut nullement être engagée pour le maintien d’ordre.
5- Le cas de Sikasso : la forsat avait été aussi indexée sous prétexte qu’elle est intervenue pour réprimer des manifestants. Toute chose qui s’est avérée fausse après des investigations menées par des journalistes. Oui la forsat était à Sikasso, mais les raisons étaient connues. Il y avait une menace d’attaques des bâtiments publics par des terroristes. Donc il fallait qu’elle y soit. Lorsqu’elle arrivait, les manifestations étaient finies. On ne peut nullement lui coller la responsabilité d’avoir tiré sur la foule et tué un manifestant.
6- La lettre du Premier Ministre :
La lettre du Premier Ministre adressée au ministère de la Sécurité et de la Protection Civile a été suivie par la visite du PM au département de la sécurité où il s’est entretenu avec les responsables dudit ministère et les chefs des différents corps. Le département s’est montré disposé à apporter tous les éléments de réponse à ladite lettre. Lorsque les évènements se déroulaient, le Général Salif TRAORÉ n’était plus Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile. À cet effet, il lui sera difficile de faire un large commentaire sur la question.
En conclusion, la FORSAT n’a pas pour vocation le maintien d’ordre. C’est une unité précieuse à préserver. Casser son moral est une erreur fatale aux conséquences fâcheuses pour tout le Mali. Trouvons l’erreur ailleurs tout en n’oubliant pas aussi d’intégrer ce paramètre : il y a eu des blessés par balles des deux côtés (manifestants et forces de l’ordre). Il y a probablement un intrus.
Source : Boubacar YALKOUÉ