Dans un pays à majorité  jeune, il ne devrait y  avoir de  raison  à ce que  le  pays ne  soit  dirigé pas   par cette  couche importante de la société. Mais hélas, lorsque la jeunesse  elle-même  constitue  un handicap, il y a raison de  s’en inquiéter  et avoir peur de l’avenir  de notre pays.

Le Mali n’a presque pas connu de  président jeune sous l’’ère démocratique en dépit de jeune intellos  dont regorge le pays. Mais  est-il  suffisant pour à mener à  bon port le bateau Mali, vu que tous les vieux qui ont la destinée de diriger le pays n’ont pas bonne presse ? Non ! Répondront certainement ces nombreux observateurs politiques très déçus du comportement de la jeunesse malienne, qui est loin d’être le bon exemple.  De tous les  temps,  le Mali n’a jamais  eu un  Président de la République  jeune. Ce n’est pas tout, c’est  la  croix et la bannière pour la même jeunesse qui souhaite se hisser aux postes électifs.

Faites un tour à  l’Assemblée Nationale  du Mali et  vous ne direz  pas le  contraire. L’hémicycle est rempli de sexagénaires qui sont plutôt motivés à lutter  pour  l’augmentation de leur prime plutôt qu’à réfléchir à un  véritable projet  de loi  visant à  réduire la souffrance  des Maliens. Dans des différentes Mairies Centrales, le constat  est  aussi pathétique,  aucune  n’est  dirigée  par un cinquantenaire.  Pis, les 8  institutions du Mali,  en  plus,  sont toutes  dirigées  par des vieux, qui,  à peine,  se  rappellent  leurs noms.

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Par ailleurs, l’arbre  ne  doit cependant pas  cacher la forêt. On peut noter  avec   satisfaction que durant ces  dernières  années, le  pouvoir a toujours donné la  chance à la jeunesse d’exercer certains  postes de responsabilité dans les hautes sphères de l’administration  malienne. A titre d’’illustration, on  peut parler des postes nominatifs comme le Ministère de  la  Communication occupé  par le  jeune Mahamadou Camara, celui de l’’Industrie, par Mamadou  Gaoussou Diarra, Ben  Barka, Mme  Diallo Ramatoulaye N’Diaye au  Département  de  la  Culture, Arouna Modibo Touré de  la  Communication  sans  compter les deux Premiers  Ministres Oumar  Tatam  Ly  et Moussa Mara.

A cela, s’ajoutent différentes Directions Centrales stratégiques comme le  Fonds  d’Appui à la Formation et à l’Apprentissage(FAFPA), l’Agence  Nationale Pour l’Emploi   (ANPE) ou encore l’Agence Pour  la Promotion  de l’Emploi  des  Jeunes   (Apej). Toutes ces structures citées ci-dessus ont  été, à  un moment donné, dirigées par  les jeunes. Mais ironie  du sort, les attentes n’ont pas été comblées, car, ils n’ont pas créé une véritable révolution dans  leurs services respectifs. Certains par incompétence, d’autres par influence de leurs chefs  hiérarchiques  qui sont encore « mouillés » par l’’ancien système. Le cas de Mahamadou Fofana, ancien  directeur de l’Apej, en est  une parfaite illustration.

Nommé en tant que jeune compétent à la tête de la structure de la promotion  des jeunes, il  a été mis à la porte tout  simplement  parce qu’il  n’a  pas accepté de prendre en compte une  liste du Ministre  de  tutelle  à la place de celle des jeunes valables  méritants.

Quel  jeune  pour  remplacer IBK en 2023 ?

La question  taraude l’esprit de bons nombres de Maliens  car  l’espoir s’estompe. A l’allure des choses, si rien n’est  fait, l’avenir de  la jeunesse restera hypothéqué.  La jeunesse ne doit pas attendre qu’un miracle de Dieu se produise pour qu’elle puisse travailler. 2023  se  prépare  depuis maintenant. Qui veut  voyager loin, ménage sa monture, a-t-on  coutume de dire. Celui qui souhaite avoir la destinée de notre pays dans 5  ans, doit  commencer le  travail maintenant. Mais ce n’est un secret pour personne que la  jeunesse malienne est  loin d’être  l’exemple.

Une   jeunesse  instable, indécise,  incohérente, ne peut prétendre briguer  la  Magistrature  Suprême. Si la jeunesse ne fait pas une  prise de conscience, l’alternance   tant prônée, ne sera qu’un vain mot. A  la rigueur, une nouvelle race de jeunes, doit voir le jour. Les jeunes  politiques comme Amion Guindo, Niankoro  Yeah  Samaké,  Amadou  Koita,  Alhousseyni Abba Maiga,  Etienne Fakaba Sissoko, Mohamed Salia Touré, ont  tous déçu dans leur façon  de faire.

Il est grand temps que les jeunes prennent conscience  de tous ses problèmes majeurs qui entravent son développement. Les jeunes doivent prendre leur destin en main.  Le Mali a souffert certes, et souffre encore indubitablement dans un monde où les grandes puissances économiques et militaires imposent leur hégémonie. C’est regrettable, un tel destin !

La Sirène du jeudi 23 Août 2018   

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