La plus part des avortements au Mali s’effectuent par une technique chirurgicale, généralement l’aspiration du contenu de l’utérus, après dilatation du col, soit mécaniquement, en insérant des dilatateurs de plus en plus gros, soit de façon médicamenteuse. Nous sommes allez à la rencontre de monsieur Mahamoudou Coulibaly gynécologue obstétricien pour plus d’information.
Mali Tribune : Qu’est-ce que l’avortement ?
Mahamoudou Coulibaly : l’avortement est une interruption volontaire ou involontaire de la grossesse avant 22 semaines d’aménorrhée correspondant à 5 mois de grossesse.
Mali Tribune : Quand doit ont recourir à l’avortement ?
M. C. : Lorsque le diagnostic prénatal révèle que le bébé est atteint d’une affection grave ou que la poursuite de la grossesse mettra en péril la vie de la mère, alors le corps médical propose au couple l’interruption volontaire de ladite grossesse, appelée en langage médical interruption thérapeutique médicale de la grossesse. L’avortement est nécessaire, lorsque la vie de la mère est en jeu, soit la poursuite de la grossesse serait dangereuse pour la santé de la mère, soit par ce que le fœtus est atteint de malformation ou d’une maladie grave et incurable.
Mali Tribune : l’avortement peut-il rendre stérile ?
M. C. : Oui l’avortement entraine la stérilité. Quand l’avortement est pratiqué clandestinement dans des conditions inappropriées, des conditions inadéquates, il vire vers la stérilité.
Mali Tribune : L’avortement laisse-t-il des séquelles psychologiques ?
M. C. : Sur le plan psychologique, l’avortement entraine la dépression, le retrait rationnel (marginalisation), la peur de l’estime de soi, le sentiment de culpabilité.
Mali Tribune : Qu’est ce qu’un IVG ?
M. C. : l’IVG est l’interruption volontaire de la grossesse.
Mali Tribune : Pourquoi les jeunes filles demandent précisément l’IVG ?
M. C. : Tout simplement parce que ce sont des grossesses non désirées par la fille elle-même, par les parents de la fille, ou souvent par les partenaires. Ce sont les cas les plus fréquents.
Mali Tribune : Quel sont les conséquences lié à l’avortement ?
M. C. : l’avortement à répétition et l’accouchement prématuré à répétition sont les conséquences liées à l’avortement clandestin. Les troubles neurologiques et psychiatriques, l’iso-immunisation foeto maternelle dû au passage du sang du fœtus dans la circulation sanguine de la mère, qui entrainera plus tard des avortements à répétition ou des morts fœtal in utero. Les intoxications médicamenteuses, elles sont mortelles et responsables d’hépatite ou d’insuffisance rénale.
Mali Tribune : Quelles sont les complications éventuelles de l’avortement ?
M. C. : Les complications liées à l’avortement sont les suivantes : les syncopes mortel sur le champ, les hémorragies avec risque de coagulé pati-mortel, la nécrose utérine qui nécessite l’hystérectomie sans délai puisqu’elle est redoutable. Les perforations qui nécessitent la laparotomie (une chirurgie), les infections telles que la septicémie (présence de germe dans le sang). Nous avons la salpingite (l’infection des trompes), la péritonite généralisée (l’infection de l’utérus) qui est l’endométrite. Les lésions vaginales du col de l’utérus, rectal, visico-vaginale, qui peuvent entrainer la fistule visico-vaginal ou recto-vaginal. Il y a aussi les complications tardives, qui sont : la stérilité, les synéchies utérines (l’accouchement des parois utérines qui fera en sorte qu’il n’y aura pas des règles), et la personne fera une aménorrhée à vie. Le bloc pelvien adhérence qui entraine des douleurs invalidantes des brides vaginales qui entrainent la frigidité vaginisme. Plus tard on peut faire les placentas prévias lors des grossesses ultérieures ou placentas agrepta qui peuvent mettre la vie de la femme en danger dans l’avenir.