Depuis la fin du mois de mai, le blocus imposé par la Katiba Serma à la région, et plus particulièrement à la ville de Gao, commençait à avoir de lourdes conséquences pour la population. Privations, pénurie de médicaments, absence de fruits et légumes sur les marchés, rareté des produits de première nécessité… au final, c’est toute une économie locale qui s’en trouvait affectée.
Et comme toujours dans ce genre de situations, ce sont les plus vulnérables (enfants, vieillards et personnes démunies) qui en subissent les conséquences. La colère gronde chez les habitants alors que Wagner avait promis que leur sécurité serait assurée.
Voyant la situation se figer et devant l’inaction de ceux qui devraient les soutenir, les leaders locaux ont été contraints de réagir et d’ouvrir le dialogue avec ceux qui les étranglent depuis plus de trois mois. De ce fait, depuis juin, des pourparlers ont été entamés pour tenter la levée du blocus et pour que la circulation le long de la RN16 reprenne, notamment entre Douentza et Gao, permettant l’acheminement des vivres et des produits de première consommation.
Quel prix à payer pour cet accord ?
Pour pouvoir circuler en sécurité sur la RN16 sans risquer de tomber sur un IED ou autre engin explosif, les concessions de cet accord sont lourdes :
– Les communautés locales devront ne plus collaborer avec les FAMa et leurs partenaires ;
– Les djihadistes auront la liberté de circuler dans les villages et notamment lors de leur passage sur les marchés sans qu’ils soient dénoncés ;
– Les chefs locaux devront leur verser une contrepartie en argent ;
– Interdiction de circuler entre 18h et 6h.
Ceci ressemble plus à du chantage et à de l’extorsion par des criminels sans foi ni loi.
Des sauveurs absents ?
Les mercenaires de Wagner, qui promettent la sécurité, agiront-ils enfin pour nous aider ?
Leur arrivée avait provoqué la mise en place du blocus qui a permis aux djihadistes de s’installer à nouveau dans la région prenant en otage une population qui n’aspire qu’à vivre en paix.
Cet accord illustre qu’avec Wagner, ça va de mal en pis.
Siaka Sidibé
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