Au moment où le DNI est applaudi par tout le monde, Aminita Cissé, activiste et bloggeuse originaire de Douentza, au Centre du pays, déplore beaucoup d’absences. Elle réclame la participation des chefs terroristes, mais aussi d’Amadou Aya Sanogo, chef de l’ex-junte militaire.
Mali Tribune : Que pensez-vous du DNI ?
A. C : Franchement, je n’ai pas été au lancement. Je l’ai juste suivi à la télé. Malheureusement, je n’ai pas assez d’espoir sur la pertinence des travaux. J’ai remarqué trop d’absence.
Mali Tribune : Qui sont absents ?
A. C. : Les vrais acteurs de la crise malienne, surtout du centre. Aucun chef de milice n’était présent. L’opposition politique aussi est absente. On s’attendait à voir Dana Ambassagou, les milices peulhs, Hamadoun Kouffa ou son représentant, etc. Je pense qu’il faut amener les vrais auteurs de la crise et les victimes.
Mali Tribune : Pourquoi ces absences suscitent tant de désespoir pour toi ?
A. C. : Des réunions entre bureaucrates comme présenté à la télé, on en a vu plusieurs fois. Elles ne servent à rien. Ces gens n’ont pas vu ou vécu la crise. Ils travailleront sur des rumeurs. Et cela ne mènera nulle part.
Mali Tribune : Au moins peut-on s’attendre à un changement positif après ce DNI ?
A. C. : Rien. C’est la routine. Rien ne va changer. De l’argent va être dépensé inutilement. Des gens qui, pour la plupart, viennent pour des perdiems ne vont rien conclure de bénéfique pour le Mali. Il faut appeler les vrais acteurs. La CMA était là, la Plateforme aussi, c’est bien. Mais on veut aussi Iyad Ag Agaly, Hamadoun Kouffa, Youssouf Toloba et Amadou Aya Sanogo ou leurs représentants. On dit dialogue inclusif, il ne faut exclure personne.
Propos recueillis par
Koureichy Cissé