Malgré les dispositifs sécuritaires « efficaces » installés par les autorités nationales, l’insécurité continue de persister un peu partout au Mali. À Bamako, de nombreux cas d’assassinats et de cambriolages ont été enregistrés en seulement deux semaines. Face à cette situation, les populations devraient plutôt s’entraider afin de maintenir la quiétude. Pour se faire, certains comportements comme la non dénonciation des suspects, la non-assistance de personnes en danger et le non recours aux numéros verts doivent être bannir de nos comportements à tous.

Depuis deux semaines, la psychose règne sur la capitale malienne. Trois citoyens ont été assassinés et deux autres ont été dépouillés de leurs biens. Tout porte à croire que l’on n’est plus en sécurité à Bamako. Selon des sources sécuritaires, entre 2017 et 2018, le taux de criminalité avait largement chuté grâce aux exploits des Forces de l’ordre et de sécurité. Quoiqu’il en soit, aujourd’hui, la psychose a regagné du terrain avec les tueries du centre et la situation politique que traverse le pays. 


Pourtant, certaines situations pouvaient être évitées. Si les fidèles de la Mosquée de Médine où, récemment, un imam a « sauvagement » été poignardé par un habitué de la mosquée, avaient dénoncé le jeune Moussa Guindo, présumé assassin avant qu’il ne commette son crime ? Selon nos sources, le quidam ne bénéficiait pas de la confiance des fidèles et proférait constamment des menaces de mort contre X ou Y, souvent pour des querelles anodines.

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Si les témoins de la bagarre entre l’apprenti Sotrama et son assassin, le menuisier métallique, étaient intervenus pour mettre fin à la rixe ? Le pire aurait pu être évité.

Si, la victime Feu Oumar Touré, après la fermeture de sa boutique, versait son argent à la banque ou même faisait recours aux services d’une agence pour sécuriser sa boutique, il n’aurait certainement pas été suivi par des bandits avant d’être attaqué. Selon nos informations, il avait pour coutume de rentrer à la maison avec plusieurs millions de F CFA, dans un sac et sur une moto Djakarta. Tout le monde était au courant de cela, même ses collègues de travail aux Halles de Bamako.

La liste est longue, mais des comportements « négligeant » de cette nature sont récurrentes chez les Maliens. Malgré l’insécurité persistante avec les menaces répétitives de terrorisme, beaucoup de maliens n’ont malheureusement pas encore intégré la culture de la sécurité.

La sécurité, une affaire de tous

Selon le ministre de la Sécurité et la Protection civile, le général Salif Traoré, l’Etat malien renforce constamment le dispositif sécuritaire à Bamako et dans les régions du Mali. Mais, la force de tous dispositifs repose sur une meilleure collaboration de la population qui, explique-t-il, devra aider les Forces de l’ordre et de sécurité dans leurs missions à travers la dénonciation. « Nous avons mis des numéros verts en place pour cela. Mais nos services sont moins utilisés malgré une forte sensibilisation », regrette-t-il, appelant les Maliens à mieux collaborer avec les Forces de l’ordre dans le but d’éviter les différents cas d’attaques et de cimes. 

Le général de division, Salif Traoré, ministre de la Sécurité et la Protection civile.

Lundi 28 janvier 2019, dans la matinée, le ministre a rencontré l’ensemble des responsables de la sécurité intérieure y compris les commandants des brigades et des commissariats, pour faire le point sur la situation en vue d’un renforcement du dispositif sécuritaire. « Il y aura de grands changements, mais la réussite de cette mission repose sur l’attitude des Maliens. Nous devons comprendre qu’en 2019, nous ne pouvons plus manipuler l’argent devant tout le monde ou de prendre le risque de se déplacer avec et sur une moto », indique-t-il. 

Les « fakes » sur les réseaux sociaux, source de panique

« Un mort, un cas d’assassinat et un cas de braquage à Bamako, comme ailleurs à travers le Mali, est toujours de trop. Mais, nous devons promouvoir la vérité et la quiétude », recommande le ministre qui estime qu’aujourd’hui, à traversles réseaux sociaux, certains citoyens « exagèrent » et seraient dans la « manipulation ». Sinon, s’interroge-t-il, « comment comprendre que des images d’individus brulés en 2015 par une foule en colère, soient aujourd’hui véhiculées sur les réseaux sociaux pour dire que ce seraient le lynchage d’homosexuels à Bamako ? Aussi, d’autres images et anciennes vidéos similaires sont fréquemment réactualiséespour quel dessein ? Nous n’en savons pas plus, mais les investigations se poursuivront. Se sont des manipulations qui doivent cesser ». D’où son appel à la population de veiller afin d’étouffer les cas d’intox et les rumeurs. Par contre, il invite la population à éviter de se faire justice.

« Nous ne devons pas faire de police-bis. La population doit veiller pour dénoncer et non se faire justice. En cas d’interpellation d’individus suspects, même s’ils sont pris la main dans le sac, ils doivent être conduit à la police ou à la gendarmerie », précise le général Salif Traoré. 

Sory I. Konaté

30minutes.net

28 janvier 2019

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