Depuis la chute du régime de Kadafhi, l’insécurité, le grand banditisme, le trafic de stupéfiants s’intensifient avec un prétexte de taille : le djihadisme, ce mélange donne un visage multiforme au mal avec la menace transfrontalière qui s’accroit de jour en jour. Force est de constater que de nos jours, avec les lourdes pertes que les Famas ont enregistrées, le besoin d’élargir la couverture sécuritaire s’accroit d’heure en heure.

Nous ne pouvons pas parler pour l’instant de psychose généralisée mais les récentes failles enregistrées au niveau de la sécurité dans la capitale malienne prouvent à suffisance que rien ne sera plus comme avant dans notre capitale.

Récemment, l’aéroport Modibo Keita de Bamako aurait pu être la porte d’entrée du mal et le début de la psychose si des esprits mal intentionnés comme (ceux qui sont traqués actuellement par les services de renseignements maliens) s’étaient trouvés là. Les vidéos d’un aéroport vide, sans services de sécurité ont fait le tour du monde. Mais en ce moment, chaque Malien doit se sentir responsable de la sécurité de l’autre qu’on soit FAMas ou civils. L’histoire retient que celui qui détient l’information, détient le pouvoir. Face à cette réalité, il faut intensifier la coopération entre la population et les forces de l’ordre. Les élus locaux, les maires, les chefs de quartier et les CDQ (Comité de développement de quartier) doivent être installés urgemment partout dans le District de Bamako et les quartiers périphériques, des comités de vigilance qui seront chargés d’informer les forces de l’ordre à leur tour.

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Les marchés, les places publiques, les mosquées, les grandes artères et les sorties des différentes routes nationales seront la cible de ces comités de vigilance. Nous avons une armée en reconstruction avec de réelles difficultés, un service de renseignements qui doit être plus actif pour sécuriser la capitale, la porte d’entrée du pays. Dans le contexte actuel, un attentat à Bamako sèmera définitivement la psychose. Il faut un renforcement sensible de la sécurité en cette fin d’année.

C’est une très bonne chose de contribuer au réarmement moral de notre armée à travers les nombreuses initiatives comme les protestations, les marches et les meetings mais, il faut que chacun se sente acteur incontournable pour au besoin, signaler les comportements suspects à chaque fois que c’est nécessaire.

Les Burkinabès sont prêts à servir dans un bénévolat sur le terrain mais pour l’instant au Mali, il faut la vigilance à tous les niveaux. Devant les nouveaux défis, il faut valoriser les moyens humains. Un resserrement des liens entre populations et forces de sécurité représente la meilleure source de renseignements possible. Il faut donc signaler toute présence suspecte dans les quartiers.

Chaque malien doit intégrer l’esprit de l’état d’urgence décrété par le gouvernement.

Dr. Moussa Coulibaly

Sociologue à la FSHE,

Secrétaire général de la plateforme « Sauvons le Mali »

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