La Case Sahel, dans le cadre de son projet ECPAT Luxembourg, a organisé un atelier de renforcement de compétences des travailleurs sociaux et des partenaires sur le phénomène de la traite des enfants et sur l’exploitation sexuelle des enfants. La formation s’est tenue du 9 au 10 juin 2021 avec 11 participants.

Les besoins d’argent, de sécurité, d’affection et les besoins de logement sont entre autres des raisons qui poussent les enfants dans la prostitution et l’exploitation sexuelle. Pour satisfaire ces besoins, ces enfants sont en contrepartie exploitées sexuellement, trompés par des promesses de travail comme aide ménagères.

L’ECPAT Luxembourg au Mali est un projet du consortium de l’Association contre l’exploitation sexuelle des enfants du Mali (Acesem) et Case Sahel qui œuvrent dans le cadre de la lutte contre l’abus et l’exploitation sexuelle des enfants.

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Selon les résultats de l’étude d’ECPAT Luxembourg, force est de constater que 52,9 % des enfants exposés à la traite subissent une ESE à des fins de prostitution.

L’ONG Case Sahel a initié ce projet en partenariat avec Enda/ RAO. La thématique ou objectif principal est « Lutte contre la traite des enfants à des fins sexuelles sur les sites aurifères de Kokoyo et de Koflatié des Communes de Nouga et de Kaniogo dans le cercle de Kangaba ». La mise en œuvre ECPAT Luxembourg se déroule de 2020 à 2022.

« Cet atelier permet aux travailleurs sociaux de renforcer leurs connaissances au niveau de l’identification, l’écoute active et la prise en charge des enfants victimes d’abus et exploitation sexuelle. Il permet la capacité des travailleurs sociaux pour la réinsertion sociale et médiation des enfants victimes notamment ceux qui viennent d’autres localités comme le Nigeria, Burkina et la Côte d’Ivoire », a informé Halimatou Maïga, chargée de projet (Acesem).

Les difficultés que ces enfants cibles rencontrent sont multiples selon la chargée du projet. Elle cite la manipulation, l’influence des proxénètes sur les enfants.

« Ce sont des enfants qu’on amène sur les sites aurifères en leur faisant croire qu’ils viendront travailler comme ménagères, couturières ou vendeuses. Arrivés sur le site, les enfants se rendront compte qu’ils sont partis pour se prostituer. Les enfants nigériens ou ressortissants d’autres pays ne comprenant pas la langue nationale rencontrent des complications parce qu’ils n’arriveront pas à communiquer avec la communauté ou les agents des ONG qui sont sur les sites. Ces enfants peuvent perdurer pendant des années sans qu’ils ne peuvent être accompagnés par les ONG » ajoute-t-elle.

A la fin de ces modules, les agents sociaux sont appelés à aider, sensibiliser ces enfants afin qu’ils quittent cette dynamique qui les entraine dans les suicides, traumatismes, maladies et grossesse non désirée.

L’exploitation sexuelle des enfants au Mali est une réalité confirmée par deux études réalisées par ECPAT Luxembourg. Selon la première étude quantitative et qualitative sur l’exploitation sexuelle des enfants au Mali, réalisée en 2014 attestent que 28,2 % d’enfants ont été victimes d’exploitation sexuelle dont 11,7 % d’enfants victimes de prostitution, 9,3 % des enfants victimes de tourisme sexuel impliquant les enfants (TSIE) et 7,2% d’enfants victimes de traite à des fins sexuelles.

La seconde réalisée en octobre 2019 sur deux sites aurifères du cercle de Kangaba attestent que sur un échantillon de 386 enfants enquêtés, 46,3 % de ces enfants ont ouvertement affirmé avoir subi des rapports sexuels sur les sites.

Fatoumata Kané

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