Placé en garde à vue le mardi 28 avril, Cheickné Sylla dit « Colonel » a été écroué le vendredi dernier par le juge d’instruction du Pôle économique pour « faux et usage de faux ». Le directeur des engagements et des risques de la Banque commerciale du Sahel (BCS), Zoumana  Camara a été placé sous contrôle judiciaire pour « complicité de faux et usage de faux ».

Dans nos précédentes parutions, nous faisions cas de l’imitation de la signature du ministre de la Défense et des Anciens Combattants (MDAC), le général Ibrahim Dahirou Dembélé, de celle du Directeur du matériel et des finances (DFM) ainsi que du cachet du contrôleur financier. Tout ce faux a été orchestré pour élaborer deux faux contrats de livraison de véhicules aux Forces armées maliennes (FAMa) pour la période 2020. Il s’agit d’un contrat de 438 millions de F CFA et un autre de 346 millions de F CFA.

Le suspect est Cheickné Sylla dit « Colonel », PDG de Motors Leader Africa Sarl (GMLA Africa) et l’un des gros fournisseurs en véhicules au MDAC depuis plusieurs décennies. Ces faux contrats ont été présentés à la BCS pour un nantissement. L’argent a été payé à M. Sylla avant l’aboutissement de la procédure de confirmation auprès du MDAC. Le ministre n’était informé de rien que lorsqu’il a reçu la 2è lettre de confirmation de la banque. La première lettre avait été interceptée dans les rouages et répondue en catimini. Le DFM appelé par son ministre a affirmé n’avoir signé aucun contrat de livraison de véhicules pour 2020.

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La plainte déposée contre « Colonel » au Pôle économique et financier est à l’origine de son interpellation le 28 avril. A la lumière des enquêtes préliminaires, « Colonel » a été placé sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du Pôle, le vendredi 1er mai. Il est inculpé pour « faux et usage de faux » pour un montant de 785 290 000 F CFA. Zoumana Camara, directeur des engagements et des risques à la BCS a été quant à lui, placé sous contrôle judiciaire pour « complicité de faux et usage de faux ». C’est-à-dire qu’il est inculpé mais ne va pas en prison pour le moment. Sa mise sous contrôle judiciaire présage d’autres complicités au plus haut sommet de la BCS qu’il faut élucider.

Le suspect principal a donné des noms et accusé d’autres au MDAC. Il a dit avoir « gratifié«  certains au département. Autant dire que l’affaire est loin de son épilogue.

Abdrahamane Dicko

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