La FEMAFOOT a organisé son Assemblée générale ordinaire le jeudi 30 mars dernier à Bamako. De ce que l’on peut retenir, c’est que, grosso modo, les travaux se sont déroulés dans le calme et la sérénité. Il faut s’en féliciter d’autant que la dernière décennie n’a pas été un fleuve tranquille pour la gouvernance de notre football. 

Toutefois, l’arbre d’une AG ordinaire bien déroulée ne doit pas cacher la forêt des attentes pour une meilleure gouvernance de notre football. Les termes de l’allocution du président du COMEX paraissent à tout point de vue très minimalistes en termes d’actions et d’ambitions. Le satisfecit se résume essentiellement aux points suivants :

  • L’organisation régulière des compétitions ;
  • La construction d’un centre technique ;
  • La qualification de certaines équipes nationales aux phases continentales ; 
  • La construction de sièges aux ligues régionales ; 
  • La réconciliation des acteurs ;
  • La réorganisation de l’outil de travail. 

A prime abord, il n’y a rien d’extraordinaire en ces différents points qui entrent en ligne droite de la gouvernance ordinaire d’une association du rang de la Fédération malienne de football. 

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Sur le premier point, l’ORGANISATION REGULIERE DE COMPETITIONS est de l’ordre normal d’une équipe fédérale. Loin d’être une gageure ! Il en est ainsi au Mali depuis plus de deux décennies excepté les années de crise. Seuls les aléas sécuritaires peuvent impacter aujourd’hui l’organisation de compétitions et cela ne dépend pas de l’association. 

LA CONSTRUCTION D’UN CENTRE TECHNIQUE n’est pas une fin en soi sachant que le Mali est à sa deuxième expérience. Le centre de Kayo, sur la route de Koulikoro, a connu la même ferveur et les mêmes espérances et personne ne sait trop aujourd’hui quel est son sort et son apport au développement du football. Il a été financé dans les mêmes conditions par la FIFA qui le fait à ses associations membres, de tous continents, souvent de droit ou sur demande. Ce n’est pas la construction d’une infrastructure, pour sophistiquée ou ultra moderne que cela peut être, qui compte tant, mais le bon usage qui en est fait après réception définitive pour que cela ne soit pas un simple éléphant blanc. 

LA REGULARITE DES SELECTIONS NATIONALES AUX COMPETITIONS INTERNATIONALES est partie intégrante de l’ADN de notre football. Cela ne peut être une performance dont il faut se vanter. Aujourd’hui il s’agit pour le football malien d’engranger des trophées. Sous le CONOR qui est une équipe dirigeante d’exception, le Mali a remporté une CAN junior en 2019, à la suite de deux CAN cadets remportées en 2015 et 2017 par le comité exécutif précédent. Le bureau fédéral actuel attend encore un premier trophée à mettre dans la vitrine du football malien.

S’agissant de la CONSTRUCTION DE SIEGES AUX LIGUES, c’était une promesse de campagne et qui ne commence à se concrétiser qu’à quelques encablures de la prochaine élection (août 2023) et qui laisse tout naturellement entrevoir un air de précampagne. Après les poses de premières pierres à Gao et Sikasso, les autres ligues attendent. Et les poses attendues seront vues naturellement comme des actes de précampagne ou de campagne pour le COMEX actuel qui lorgnerait un deuxième mandat. 

Pour ce qui est de la RECONCILIATION, justement, la concrétisation de la promesse des sièges des ligues est le meilleur baromètre pour mesurer le point de la réconciliation entre acteurs. Si les ligues de Sikasso et Gao peuvent être considérées comme des ligues favorables au président actuel, qu’en est-il de celles de Kayes, Koulikoro, Tombouctou et Kidal encore regroupées au sein du collectif des clubs et ligues majoritaires ? Même si ce collectif est aujourd’hui à la croisée des chemins par les actions de division, d’affaiblissement qu’il connait, on ne peut pas dire que le COMEX actuel est tombé dans ses grâces. Le fait même de continuer à sentir la présence de ce regroupement, les divergences de fond avec le bureau fédéral actuel, presque quatre ans après l’élection du 19 août 2019, est la preuve de la persistance de la brouille fratricide entre les acteurs et qui annihile encore bien d’opportunités et d’actions collectives au bénéfice du football malien. 

Quant à la REORGANISATION DE L’OUTIL DE TRAVAIL, c’est une chose des plus naturelles pour une fédération de football qui, de par ce qui est pratiqué sous d’autres cieux du football mondial, doit être une des administrations mieux organisées et enviées au Mali. 

Au Mali de Salif KEITA, Karounga KEITA, Amadou DIAKITE, Boubacar DIARRA dit Baba, Mahamadou Diarra Djilla, Seydou KEITA ou Frederic Oumar KANOUTE, tout bilan, en gouvernance ou en performances sportives, doit aller au-delà des points énumérés ci-dessus et dont le bureau fédéral actuel se satisfait. Pour faire mieux et donner un bilan qui accroche l’attention, il faut simplement : 

  • Crise zéro entre acteurs et au sein du football ;
  • Un championnat professionnel de clubs parallèlement à divers championnats amateurs et de toutes les catégories et dans les deux genres ;
  • Des compétitions télévisées et attrayantes ; 
  • Des stades modernes et pleins ; 
  • Des sponsors fortement crédibles, multiples et durables ; 
  • Une qualification à la coupe du monde senior ; 
  • Des titres mondiaux des petites catégories ;
  • Un management professionnel à tous les niveaux ; 
  • Un programme de formation tous azimuts ;
  • Une DTN de référence continentale ;
  • Un programme viable de réinsertion des anciens footballeurs ; 
  • Un plan social d’aide aux anciens footballeurs ;

Et tout cela n’est pas la mer à boire, avec l’apport des sponsors actuels, des subventions régulièrement versées de la CAF et de la FIFA et l’appui de l’Etat dans la prise en charge des sélections. Voyons loin, osons grand, agissons haut et fort, et  ensemble. 

Sportivement ! 

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