Les produits de première nécessité comme l’huile, la viande ont connu une inflation qui inquiète la population ces derniers jours.

En plus de la viande dont le prix du kilogramme a pris l’ascenseur, l’huile est rentrée dans la danse. Le bidon de 20 litres de l’huile importée (Dinor) vendu entre 16000 et 16 500 F CFA est cédé depuis quelques jours à 20 000 ou 20 250 F CFA, selon les marchés de la capitale. La même quantité de l’huile produite localement a connu elle aussi la même augmentation. Elle coûtait jadis 15 000 F CFA, mais son prix a grimpé à 18 000 F CFA.

La cherté du marché est un sujet marronnier dont la population ne cesse de débattre dans les lieux de causerie. Chacun avance des hypothèses pour justifier cette inflation des denrées de première nécessité. Chaque jour commerçants et clients assistent à la flambée des prix, ce qui exaspère la plupart d’entre eux.

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Deux situations seraient à la base de cette cherté de l’huile de consommation. Selon Soya Djigué économiste, les principales raisons sont : les problèmes énergétiques en Côte-d’Ivoire et la spéculation des commerçants.  « Il faut admettre que la Côte-d’Ivoire est notre fournisseur principal en huile précisément la marque Dinor qui a connu une hausse vertigineuse ces derniers temps. Le deuxième problème est la spéculation des commerçants. Le plus inquiétant de notre problème à long terme est qu’on sera buté au refus des industriels ivoiriens qui protestent contre le non respect des avantages régionaux en matière de fiscalité. Cette situation risque d’aggraver davantage la hausse des prix », précise M. Djigué. 

Comme l’explique l’expert, l’huile consommée au Mali est principalement importée de la Côte-d’Ivoire. Malheureusement, constate-t-il, les avantages régionaux accordés aux pays membres de l’Uémoa et de la Cédéao ne sont pas respectés. « Normalement c’est la TVA qui devra être payée et rien d’autres au niveau de la douane. Cela n’est pas fait comme il se doit », regrette-t-il. 

Aussi, l’huile consommée au Mali provient de l’Indonésie et de la Malaisie. Cependant ces deux pays ne font pas partie de la communauté, donc contraints de payer des droits et taxes d’importation estimés à plus de 50 %. Ce qui rend le prix prohibitif. 

Par ailleurs, l’huile produite au Mali est de très faible quantité et insuffisante pour la consommation locale. La qualité aussi n’y est pas. Selon un opérateur économique import-export de la place, 60 à 70 % de l’huile consommée par les Maliens viennent d’ailleurs. « Cette situation n’est pas favorable aux commerçants maliens si elle perdure. Ils seront obligés de se tourner vers d’autres sources d’approvisionnement avec des conséquences flagrantes sur les prix à cause des frais de dédouanement et de taxes qui seront salés », explique M. Djigué.

Les commerçants ne sont pas les seuls touchés par ce problème fulgurant, les ménagères sont sur le point de réduire leurs fritures à cause de la cherté de cette denrée. Rokiatou, vendeuse explique : « j’utilise l’huile Dinor pour les fritures. C’est d’une bonne qualité et la semaine passée je suis allée renouveler mon stock. Mais le prix a considérablement augmenté.  N’ayant pas le choix, j’ai acheté l’huile Aya qui au moins est abordable pour le moment. Dans la cuisine, j’utilise maintenant l’huile produite au Mali dont le litre est à 1 000 F CFA, mais la qualité n’est pas du tout comme le Dinor ou Aya dont le prix varie entre 1 300 à 1 500 F CFA ».

L’augmentation du prix de l’huile locale est inadmissible. Elle n’est que de la pire spéculation parce qu’elle n’a connu aucune réajustement de taxes. Où est partie la Direction générale de la Consommation, du Commerce et de la Concurrence (DGCCC) dont l’un des rôles essentiels est de contrôler les prix ?

Oumou Fofana

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