Pour commémorer la journée internationale de lutte contre les mutilations génitales féminines, (MGF) l’ONG Justice et dignité pour les femmes du sahel (JDFS) a organisé jeudi dernier un panel sur « se reconstruire et apprivoiser son corps à la suite des MGF« . L’objectif était d’échanger avec la société civile sur ce sujet qui est frappé d’omerta au Mali. JDFS s’engage à sensibiliser sur les conséquences des MGF.
La pratique de l’excision reste une réalité ancrée dans nos mœurs malgré, les efforts de l’Etat et des différentes organisations féminines. Selon les estimations de l’OMS, environ 200 millions de femmes en sont victimes et le taux de prévalence est de 91 % au Mali.
Le 6 février est consacré journée internationale de lutte contre les MGF. Cette année, l’ONG Justice et dignité pour les femmes du sahel (JDFS) a organisé un panel pour « faire attendre leur préoccupation ». Ainsi, le panel a été animé par deux spécialistes de la santé venus expliciter les risques et conséquences des MGF.
« Il y a 4 types de mutilations dont le type1 ou clitoridectomie qui est l’ablation partielle ou totale du clitoris externe ou du capuchon du clitoris. Le type 2 ou excision consiste à enlever de façon partielle ou totale le clitoris externe et des petites lèvres avec ou sans l’ablation des grandes lèvres.
L’infibulation ou l’excision pharaonique qui est le type 3 et peu fréquent, consiste à rétrécir l’orifice vaginal ou recouvrement par l’accolement des petites ou grandes lèvres avec ou sans excision du clitoris. Enfin le type 4 est une intervention néfaste au niveau des organes génitaux féminins à des fins non médicales. Et de nos jours 73 % des filles de zéro à 14 ans et 99 % des femmes de 15 à 45 ans sont excisées », explique Dr. Mamadou Traoré Gynécologue obstétricien à l’hôpital point G.
Couper des tissus sensibles des organes génitaux cause des douleurs extrêmes d’autant plus que les mutilations sexuelles féminines sont rarement pratiquées sous anesthésie, par ailleurs, la cicatrisation peut se révéler douloureuse dans le contexte où le suivi des soins reste précaire.
Aux dires du docteur, les conséquences de l’excision sont énormes « elles peuvent conduire généralement à la mort qui est causée au moment de l’acte par l’hémorragie ou des infections y compris des tétanos et le choc physique. Le patient peut avoir des infections répétées (vulvaire ou urinaire et gynécologique) c’est-à-dire que les conditions d’hygiène précaire peuvent être à l’origine des infections qui peuvent emmener la stérilité d’où certains cas sont dépressifs face aux sujets. Cela peut aussi jouer sur la sexualité de la femme car une femme ayant subi une mutilation peut connaitre des douleurs au cours des rapports sexuels en raison des dommages liés à l’excision ».
L’évolution des comportements au niveau social doit s’inscrire dans un contexte favorable à l’abandon des mutilations sexuelles féminines et pour l’éradication. Aïssata Ba, présidente de l’ONG JDFS pense « qu’il faut sensibiliser la population en insistant beaucoup sur les méfaits pour que nos filles aient une vie meilleure avec zéro mutilation ».
L’ONG JDFS est à but non lucratif et œuvre à briser le silence en levant les tabous pour mieux informer sur les Violences Basées sur le genre, BVG.
Aïchatou Konaré