Le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta a décidé d’instituer le 14 Janvier la « Journée nationale de la souveraineté retrouvée ». Cette journée a pour but de mettre en avant un sentiment patriotique et la restauration de la souveraineté du Mali.

Mais, il convient de s’interroger sur le sens même du mot « souveraineté ». Il caractérise un État totalement indépendant et non soumis à un autre État.

Dès lors, la question suivante devient pertinente: Est-ce que le Mali est aujourd’hui soumis ou contraint par un autre État ?

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Bien que la France soit partie après 8 ans de présence sur le sol malien pour contribuer à la lutte contre les groupes terroristes et que les sanctions de la CEDEAO soient entièrement levées, la souveraineté du Mali reste à prouver. Car sitôt libéré d’une tutelle, dans l’arrière cours du palais, une autre histoire a commencé. Pas moins de 500 Russes de Wagner se sont installés au Mali en novembre 2021 avant d’atteindre près de 1500 mercenaires présents en 2022. 

La présence de cette société militaire privée était alors justifiée comme nécessaire pour contrer le terrorisme. Or, il semble que la réalité soit différente. Exactions, vols, pillages et…vente de boîtes de sardines, en plus d’assurer la garde rapprochée du Président de la transition, les mercenaires rendent le quotidien plus difficile qu’il ne l’est déjà pour les plus vulnérables.

De braves FAMa remontent des rapports de meurtres, de braquages et de viols commis par ces Russes. Or, rien n’est fait pour que les responsables soient punis. En plus des pertes matérielles et humaines, la présence de Wagner au Mali coûte 6 184 773 000 FCFA tous les mois au contribuable alors que le pays traverse une crise sans précédent. 

Plutôt que de « retrouver cette souveraineté », comme beaucoup l’ont crié sur tous les toits, elle a été bradée aux mercenaires. A défaut d’être aidés contre les groupes armés terroristes, de plus en plus proches de Bamako, les Maliens subissent et payent Wagner, aussi bien de leurs vies que de leurs biens. 

La souveraineté c’est, aussi, le pouvoir suprême de l’État sur le territoire national.

En lisant les derniers rapports puis en recoupant l’ensemble des attaques terroristes qui ont lieu tous les jours au Mali, il est possible de se faire une idée de l’état sécuritaire alarmant du pays.

En effet, à présent, 70% des terres maliennes seraient sous le joug des terroristes. Il y a quelques jours à peine, des hommes armés ont attaqué des routes à quelques kilomètres de Bamako.

L’absence de réaction des décisionnaires a permis à ces bandits de prendre place sur tous les grands axes et autour des villes…en seulement 1 an.

La souveraineté du Mali sera entièrement retrouvée lorsqu’il ne sera plus nécessaire de faire appel à des mercenaires, au comportement plus que déplorable, pour se protéger. Car, comme le dit un célèbre homme politique : « Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’un ni l’autre, et finit par perdre les deux ». De Gao à Bamako, en passant par Tombouctou la colère monte : Le Mali n’est plus à vendre.

Siaka Sidibé

Twitter: @SidibSiaka17

Facebook: Siak’Actu 

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