Le métier de réparation de motos est en pleine expansion à Bamako. Mais, explique Mamadou Koné, chef de garage à Faladié, le secteur n’est pas organisé et les professionnels manquent de matériel pour satisfaire les clients. Fort d’une expérience d’environ vingt ans, M. Koné, patron de huit jeunes apprentis, estime qu’une organisation s’impose aux acteurs. Interview.

30minutes.net : Comment avez-vous embrassé le métier de réparation de motos ?

Mamadou Koné : C’est par nécessité et besoin. Je n’ai pas pu obtenir de diplôme à l’école. En 2000, après avoir abandonné les études, il était difficile pour moi de trouver un travail. Pour ne pas rester à la maison, j’ai décidé d’apprendre un métier. La chance et le hasard m’ont conduit dans un garage.

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Mali Tribune : Pourquoi le choix de réparer des motos ?

Mamadou Koné : Comme je l’ai dit, au départ, c’était sur un coup de chance, le hasard. Voulant apprendre un métier et vivre dignement ma vie, j’ai rejoint le garage. Avec le temps, j’y ai pris goût et c’est devenu une véritable passion. Grâce à ce métier, je supporte les dépenses de ma famille et il me rend heureux.

Mali Tribune : Aujourd’hui vous êtes promoteur et gérant d’un garage de réparation, pouvons-nous avoir une idée sur votre chiffre d’affaire ?

Mamadou Koné : Cela dépend de l’affluence des clients. Souvent, quand nous recevons un client, les pannes ne sont pas les mêmes. Une réparation peut nous rapporter entre 1000 F CFA à 2000 F CFA. Et sur une grosse panne, nous pouvons gagner 10 000 F CFA  20 000 F CFA. Par ailleurs, nous pouvons faire des jours sans rien gagner. Cela décourage, mais ça fait aussi partie du métier.  

Mali Tribune : Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?

Mamadou Koné : Elles sont nombreuses. Il arrive souvent que nos apprentis se blessent au cours d’une réparation, ou encore nous perdons nos clients par faute d’équipements et de matériel. Souvent, certains clients insatisfaits du travail des apprentis refusent de nous payer. Il y a aussi les problèmes de sécurité sociale comme l’INPS, l’AMO et autres. Il y a aussi un problème d’organisation du métier qui, faut-il le rappeler, est en pleine expansion à Bamako. À part cela, ça va dans l’ensemble.

Mali Tribune : Un message à l’endroit de la jeunesse malienne ?

Mamadou Koné : J’invite les jeunes Maliens au travail. Diplômé ou non, un homme doit travailler et gagner sa vie à la sueur de son front. Il n’y a pas de sot métier, mais de sottes gens. Tout travail paye et anoblit.

Propos recueillis par

Agaicha Kanouté

30minutes.net

19 juin 2019

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