La moisson de la 14è édition du championnat d’Afrique de sambo qui s’est déroulée le 15 juin à Casablanca (Maroc) a été fructueuse pour la délégation malienne. C’est le moins que l’on puisse dire, quand on sait que les combattantes et combattants de la sélection nationale ont remporté 4 médailles, dont 1 médaille d’or, œuvre de Noëllie Koné. Celle-ci a été la combattante la plus en vue de la délégation malienne, puisqu’en plus du métal précieux, l’athlète a également remporté la médaille de bronze.
Une performance d’autant plus significative que Noëllie Koné a décroché ses médailles dans 2 épreuves différentes : le sambo sportif et le beach sambo (sambo de plage). Les deux autres combattants de la sélection nationale, à savoir Aïda Tiama et Massama Bagayoko ont remporté, chacun, la médaille de bronze dans la même épreuve : le sambo combat. La délégation était conduite par le coach Gaoussou Sidibé, fondateur du sambo malien, arbitre international et directeur technique national de la Fédération malienne de sambo (FMS). «Je suis très fier de la prestation de nos combattantes et combattants au championnat d’Afrique. Ils se sont bien comportés et ont fait honneur au Mali. C’était notre troisième participation au championnat d’Afrique, mais ils ont prouvé qu’ils peuvent, déjà, rivaliser avec l’élite africaine», souligne Gaoussou Sidibé, avant de témoigner sa reconnaissance aux autorités pour leur soutien.
«Au nom de la Fédération malienne de sambo, je remercie les autorités du Mali qui nous ont permis d’effectuer le voyage. Le sambo est en train de faire son petit bonhomme de chemin au Mali, aujourd’hui, il est pratiqué dans presque tout le pays. Avec l’aide des autorités, la fédération fera tout pour maintenir le cap», insistera Gaoussou Sidibé qui a découvert le sambo en 2011, lors des Jeux africains de Maputo (Mozambique). «Je suis allé aux Jeux africains, en tant que combattant de karaté, j’ai découvert le sambo là-bas et avec l’autorisation de la Fédération malienne de karaté, j’ai décidé de participer à un stage de formation consacrée à la discipline.
Dans la foulée, j’ai participé à la compétition et décroché la médaille de bronze. Tout est parti de là», a indiqué le directeur technique national de la FMS, avant de préciser que l’origine du sambo vient de la lutte iranienne, appelée «Zurkhanez». Quelques mois après les Jeux africains, Gaoussou Sidibé crée l’Association malienne de sambo et effectue un nouveau stage de formation au Maroc. En décembre 2018, la Fédération malienne de sambo voit le jour et le Mali devient membre de la Confédération africaine de sambo.
Selon Gaoussou Sidibé, notre pays compte aujourd’hui plus de 400 pratiquants de sambo, dont la majorité se trouve à Bamako, avec comme fief, l’école publique de Badalabougou. «Les séances d’entraînement se déroulent trois fois par semaine, à l’intérieur du pays, il y a également des salles d’entraînement. La prochaine étape sera la mise en place des ligues dans toutes les régions», annonce le DTN de la fédération. Le sambo est un combat de deux sportifs non armés, en positions debout et couchée par terre. La lutte se déroule dans un style libre ou les jets de partenaires à l’aide des crocs-en-jambe et du balayage sont autorisés. Si les partenaires se trouvent en position couchée, ils sont autorisés à utiliser des prises douloureuses portant sur les articulations du bras et du pied en amenant l’adversaire à se rendre. Les prises douloureuses étranglantes les plus dangereuses sont interdites, ce qui exclut la possibilité de dommages quelconques.
L’ensemble de prises utilisées lors d’un combat non armé, en positions debout et couchée, est très varié : les jets et les leviers des articulations des bras et jambes, les prises étranglantes, interdites dans le volet sportif, les coups de bras et de jambes et tous les moyens de défense contre ces techniques. Les combinaisons et contre prises prévoient toute une série d’attaques de l’adversaire non armé en face à face, de dos, du côté et en position couchée par terre. Le sambo moderne créé dans l’ex-Union soviétique est donc un combat singulier synthétique qui ne représente pas qu’un sport de l’autodéfense, mais aussi un système très large d’un combat corps à corps.
Souleymane B. TOUNKARA
Source : Essor