En une année, une dizaine de journalistes maliens ont eu à faire à la justice. La plupart ont été à la barre suite à des plaintes pour diffamation, mais d’autres ont été simplement enlevés puis remis à la justice.
Aliou Hasseye, Issa Traoré et Salif Diarrah, tous du site Maliactu.net ; Boubacar Yalkoué, directeur de publication du journal « Le Pays », Harber Maïga, directeur de publication de « Azalaï Express » ; Bruno Segbedji, directeur de publication du journal « Mali Horizon », Amadou Gim, directeur de publication du « Le point », et Bakary Daouda Koné, directeur du site Croissanceafrique.com, ont tous eu à faire au tribunal ces derniers mois.Plus de la moitié de ses journalistes ont été accusés de » diffamation ».
Yalcouyé a été en justice suite à une plainte de la Cour Constitutionnelle du Mali contre son journal ‘’Le Pays’’ au sujet de la publication d’un article.C’est le président d’honneur de ADP-Maliba et PDG de la société Wassoul’Or qui a porté plainte contre Harber Maïga pour avoir posté sur Facebook une information concernant le retard du salaire des travailleurs de son entreprise.
Quant à Le Point et Mali Horizon, ils ont été poursuivis aussi pour « diffamation » par Dr. Moussa Sanogo, directeur général de la pharmacie populaire du Mali (PPM).Ces différentes plaintes contre les journalistes prouvent combien la liberté de la presse est menacée au Mali. C’est pourquoi le monde de la presse malienne s’est toujours manifesté pour défendre ses confrères dans les différents tribunaux.
Le cas des journalistes de Maliactu.net était plutôt un enlèvement qu’une convocation. Pour rappel, depuis le rapt des agents de la Brigade d’investigation judiciaire (Bij) dans leur rédaction, aucun dossier « consistant » n’a été ouvert au tribunal concernant les trois journalistes. Or, ils ont passé quelques jours en détention avant de recouvrer la liberté et c’est le directeur de la publication du site, Salif Diarrah, qui est placé toujours sous contrôle judiciaire.
S. I. K.
Mali Tribune du 06 mai 2019