Le Ramanda, un mois béni pour les musulmans, coïncide cette année avec une grande crise sanitaire (la pandémie du Coronavirus) dont souffre le monde. A cause de cette pandémie, le gouvernement malien a mis en place des mesures sécuritaires pour diminuer les risques de propagation du virus. Cela a contribué à augmenter le prix des denrées sur le marché et à limiter la libre circulation des citoyens. Nous avons pris l’avis des Bamakois pour connaitre leur avis sur le ramanda et le Covid-19.
Ousmane Touré : (Étudiant)
« Le ramanda est un mois de cohésion, de rassemblement et d’entraide pour nous les musulmans. Cette année, il sera un peu différent, avec cette crise que le monde traverse. Le prix de toutes les denrées ont augmenté. Il n’y a pas aussi la libre circulation, alors que durant le ramanda, les gens ont l’habitude de se réunir pour faire des prières collectives dans tous les quartiers de Bamako. Cette année on sera peut-être privé de tout cela, car en plus de la crise sanitaire, on a aussi le couvre-feu, qui limite nos heures de va et vient ».
Yaya Dembélé : (Vendeur ambulant)
« Avec le Covid-19, il est dit de respecter des mesures barrières, d’éviter d’être dans la masse et de ne pas prendre de mains. Toutes ces restrictions et mesures barrière sont impossibles durant le ramanda. Pendant ce mois, les musulmans se réunissent dans les mosquées, dans les coins de rue pour prier en groupe, d’autres organisent des ruptures collectives. Pratiquement, tout ce qui se fait durant le ramanda demande des rassemblements. Alors l’État ou le Haut conseil islamique du Mali, doit prendre des mesures spéciales pour que nos fidèles musulmans puissent jeûner tranquillement et sans se soucier du Covid-19 ».
Adiaratou Fofana : (Femme au foyer)
« C’est nous les femmes qui souffrons le plus durant ce mois béni. Le prix de tous les condiments ont connu une grande augmentation et nos époux ne gagnent presque plus d’argent. Peu importe le prix de condiment par le mari, il s’attend toujours à avoir un bon repas pour la rupture. Pour que nous puissions passer un bon ramanda et oublier un peu la crise sanitaire, l’État doit assumer ses responsabilités. Ce n’est pas seulement le fait de dire à la télé ou à la radio des prix pour les premières nécessités, il doit mettre sur pied une équipe dans les différents points de vente pour voir si les commerçants respectent les prix fixés par l’État. En plus de cela, le gouvernement doit aussi soutenir et accompagner les commerçants financièrement ».
Sitan Diallo : (Femme au foyer)
« L’État doit beaucoup revoir les mesures sécuritaires qui sont en place. Durant ce mois béni, nous les femmes nous nous levons depuis 03h du matin pour préparer, et nous sommes obligées de sortir pour acheter chez le boutiquier de proximité. Alors que dans les mesures mises en place il y’a le couvre-feu, qui commence de 21h a 05h du matin. Pendant le ramanda, ce sont des heures auxquelles les gens sont toujours sur pieds. Moi je pense sincèrement que les heures du couvre-feu doivent être changées pour que les gens puissent passer un agréable ramanda ».
Hamady Sow