L’assassinat le 1er janvier 2019 de 37 civils peuls (un chiffre officiel contesté par Tabital Pulaaku qui évoque 41 tués) par des assaillants non identifiés dans le cercle de Bankass, au centre du Mali en proie aux violences entre Peuls et Dogon, est avant tout imputable à l’Etat, qui a abandonné les populations à leur sort. Même si les pouvoirs publics font présentement des efforts pour appréhender les suspects et les juger, le constat est que le mal est profond et mérite d’être soigné à la racine, sans complaisance. La visite du président IBK sur les lieux du drame ce vendredi incline à penser que les autorités ont pris la pleine mesure du danger qui guette de dislocation de notre nation.

L’injustice, qui a longtemps régné en maître dans le Mali profond du fait de représentants de l’Etat véreux et l’absence de la puissance publique au nord et au centre depuis quasiment 2012 demeurent le terreau fertile à cette graine de violences. Le plus urgent aujourd’hui est le retour de l’Etat à la limite coercitif dans les localités désertées où la vie se résume à la loi du plus fort ou du plus fou.

Sans le déploiement des forces armées et de sécurité suivi des autres démembrements de l’Etat, le désarmement de toutes les milices au centre, l’on assistera encore aux attaques-représailles, à la loi de l’Omerta ou aux vendettas dans cette partie du pays, décidément à la confluence de toutes les insécurités, notamment alimentaire. Toutes choses néfastes à la paix durable, à la coexistence pacifique, au vivre ensemble.

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Que l’Etat s’assume et signifie la fin de cette funeste récréation ! Car il y a un temps pour se chamailler, un temps pour se faire la guerre mais aussi un temps pour s’asseoir et parler de paix, d’entente et de fraternité. Cependant, cela ne saurait se réaliser que si l’on a en face un arbitre crédible, transparent, fort, pouvant s’assumer en toute circonstance.

Pendant que certains rêvent toujours de Nirvana et de situation de rentes ad vitam aeternam au sud, le pays réel se meure. Des Maliennes et des Maliens, d’habitude si hospitaliers, mais désœuvrés et ne sachant plus quoi faire de leurs journées à cause de leur confinement, se laissent inoculer le virus de la haine de leurs voisins, de leurs parents, de leurs amis, de leurs connaissances dans l’indifférence de l’Etat.

Il y a péril en la demeure.

Majid

Le Focus du lundi 7 janvier 2018

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