Face à des hommes de média, le président du parti Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance (SADI), Dr Oumar Mariko a animé une conférence de presse le mercredi 20 juin au palais des sports Salamatou Maïga pour informer l’opinion nationale et internationale sur la saisine de la Cour de justice de la CEDEAO en vue de l’annulation de la nouvelle électorale. Une occasion saisie par le président Mariko pour exprimer son inquiétude quant au bon déroulement du processus électoral dans les régions de Ségou, Mopti, Tombouctou,Gao,Kidal, Kayes, Taoudéni et Ménaka.
De prime abord, Dr Oumar Mariko dira qu’avant l’adoption des modifications apportées à la nouvelle loi électorale, la majorité présidentielle a fait échouer lors de son vote à l’Assemblée Nationale les dix propositions apportées par l’opposition en guise d’amendements. Pourtant, dit-il, les siennes ont été adoptées.
Un autre point qui aura le plus indigné le président de la Sadi dans le processus de modification de certains points de la loi électorale du Mali, aura été la mise à l’écart des propositions non seulement de sa formation politique mais aussi de celles de l’ADP-MALIBA. « Les partis SADI et l’ADP-MALIBA n’ont jamais été consultés, ni associés au cours du processus de l’élaboration de la nouvelle loi électorale » s’est-il offusqué.
Parlant de la loi électorale, il dira que la circulation simultanément de deux types de cartes d’électeur, notamment la carte Nina et la nouvelle carte d’électeur est une source de confusion qui favorise la contestation. « Ce système hybride est potentiellement porteur de fraudes » a-t-il déclaré.
Selon lui, c’est sur la base de ces insuffisances qui prévoient légalement la fraude dans la loi électorale que la SADI a décidé de saisir la Cour de justice de la CEDEAO.
En plus, Dr Oumar Mariko a jugé injuste d’affecter des assesseurs pour chaque bureau de vote qu’aux seuls regroupements politiques de la majorité et de l’opposition tout en mettant en écart les candidats individuels. Selon lui, cela est le début de codification de la bipolarisation de l’espace politique entre le RPM et l’URD.
Par ailleurs, le président de la SADI n’a pas manqué d’exprimer son inquiétude quant au bon déroulement du processus électoral dans les régions de Ségou, Mopti, Tombouctou, Taoudéni, Gao, Kidal, Ménaka et Kayes.
Abordant le sujet, il dira que la situation sécuritaire dans ces régions est détériorée de telle sorte qu’une forte menace pèse sur l’unité de notre Nation. Cette situation, dit-il, est la résultante des affrontements permanents entre les Forces Armées Maliennes et les groupes terroristes mais aussi les conflits intercommunautaires. « Nous savons par expérience que l’insécurité en période électorale profite toujours aux gouvernants » a-t-il déclaré, tout en soulignant que l’administration est absente actuellement dans plus de 75 arrondissements.
Après avoir souligné que les résultats des zones inaccessibles pour des raisons de sécurité pourraient être légitimement contestés, le président Mariko dira que le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga sous la bénédiction de son employeur IBK est prêt à tout pour tricher ces élections.
« Le président du parti Sadi attire l’attention de la communauté nationale et internationale sur le danger que font planer par le président de la République et son Premier ministre sur notre pays en préparant des conditions de fraudes massives et à la répression de toute contestation » a-t-il déclaré.
Par Fatoumata Coulibaly
Le Sursaut du 25 juin 2018