La situation carcérale du Mali est pénible, ardue mais le problème est récurrent, car il faut revoir la politique nationale carcérale du Mali. Au Mali, les droits des prisons ne sont pas respectés, car les conditions de vie des surveillants de prison sont ignorées. En plus de l’effectif pléthorique, les prisons de Bamako sont confrontées à une lenteur dans les procédures.

Les détenus ont le droit de consulter un avocat de leur choix, commis d’office par l’Etat en cas d’indigence. La loi stipule qu’un prisonnier doit être jugé dans les douze mois qui suivent sa mise en accusation mais les détentions provisoires prolongées constituent un problème en raison de longs procès, du grand nombre de détenus, de l’inefficacité du système judiciaire, de la corruption et du manque de personnel. Environ 50 % des prisonniers étaient en fait en détention provisoire.

Dans un rapport publié, il y a quelques années, l’ONG international Human Rights avaient tiré la sonnette d’alarme et dénoncé les conditions difficiles de détention au Mali. Les conditions dans les prisons continuent d’être dures et délétères en raison de la surpopulation carcérale et du manque d’hygiène et de soins médicaux.

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A l’exception des centres de détentions situés dans les trois régions du Nord, les prisons du pays hébergeaient 5209 prisonniers dont 2 748 en détention provision. La surpopulation des prisons posait des risques sanitaires et d’hygiène pour les prisonniers. La Prison centrale de Bamako, prévue pour 400 prisonniers, hébergeait 1832 dont 1066 en détention provisoire. L’on a recensé 145 prisonnières, 45 prisonniers mineurs et 22 prisonnières mineures. Dans la Prison de Bamako, hommes et femmes étaient détenus séparément et les délinquants juvéniles étaient dans le centre de détention pour mineurs de Bollé.

En dehors de Bamako, les hommes, les femmes et les délinquants juvéniles étaient placés dans la même prison, dans des cellules séparées. L’alimentation dans les prisons était de piètre qualité et fournie en quantité insuffisante, et les installations médicales étaient médiocres. Le manque d’hygiène constituait la plus grande menace sanitaire pour les prisonniers. Des seaux faisaient office de toilettes, les prisonniers n’avaient accès à de l’eau potable qu’à Bamako.

Selon un ministre de la Justice, le Mali a ratifié des textes qui interdisent les cas de torture, les traitements humiliants et dégradants. Sur les traitements des prisonniers, Brahima Sogodogo, contrôleur des services pénitentiaires et de l’éducation surveillé et secrétaire général de la section syndicale des surveillants de prison, dira qu’il faut d’abord aller voir au fond notamment la politique nationale carcérale du Mali. « Si au Mali, on veut aller à la politique d’amélioration des conditions de vie des détenus, en ignorant le personnel chargé d’appliquer cette politique, je pense qu’on fait fausse route », dit-il.

« Par rapport au traitement des détenus, je peux tout simplement dire qu’au-delà des maigres moyens que l’Etat met a la disposition du service public pénitentiaire pour gérer les détenus, il y a d’autres aspects qui rentrent en compte, c’est pour cette raison que nous demandons d’abord que cette politique soit mieux appliquée. Il faut que les agents chargés de l’exécution de cette politique soient dotés d’un moral de fer et cela ne peut se faire si eux-mêmes sont victimes d’injustice et de marginalisation. On se débrouille avec le peu que l’Etat nous donne ».

E. S.

Le Focus du lundi 11 Mars 2019

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