L’horizon est noir, l’amalgame aussi,
La paix est provisoire, la raison oscille.
Le chant de l’entente est faible, les esprits imperméables,
L’obscurantisme joue son chef, les points cardinaux sont introuvables.
On perd le Nord, tellement concentrés sur le sud,
Le centre est presque mort, l’est et l’ouest ruminent leurs inquiétudes
Sur les mensonges qui nous diabolisent, les ethnies poussent les cornes,
Quand les groupuscules se méprisent, la haine viole les bornes
Les yeux perdus dans les rumeurs, les consciences chopent le vertige profond
Quand l’arbre a les racines qui meurent, la sève ne nourrit plus le tronc
Le mal fleurit les humeurs, en ombre le diable s’érige
Il soumet nos esprits à la peur, notre acceptation nous mitige.
Dans les va-et-vient de nos doutes, c’est le diable s’installe,
Transformant nos routes en de périlleuses spirales.
Sa queue entre nos doigts, notre incompréhension la tire,
Parce qu’on a fait le choix, de désormais nous assujettir.
De les laisser nous faire peur pour grandir leur entreprise,
De tromper nos cœurs dans les accusations qu’on ethnicise.
Pendant qu’ils tuent nos frères,
Nous cherchons leur ethnie.
Pendant qu’ils nous font la guerre,
Nos préjugés nous calomnient.
Mais la bêtise humaine n’a pas d’apparence,
Elle est l’art des seuls imbéciles.
Notre amalgame, seul lui offre les chances,
De pervertir nos raisons dociles
On a tellement tendu l’oreille, qu’on a fini par jouer à leur jeu
Et ils ne voudront jamais qu’on se réveille pour prendre conscience de l’enjeu
Mais quand nous ouvrirons les yeux, on verra le mensonge de leur vérité
On comprendra le dessein hideux du pourquoi ils veulent nous diviser
Faisons beaucoup attention à la psychose qu’ils véhiculent
Ils veulent diviser la nation et rendre le peuple ridicule
Quand ils disent un village peul incendié par des chasseurs dogons
On doit comprendre que ce qu’ils veulent c’est de corrompre notre jargon
Quand ils disent un village dogon attaqué par des terroristes peulhs
On doit comprendre que le fond c’est de nous faire croire ce qu’ils veulent
Un chasseur ne tue que du gibier,
Le peul n’est pas une biche à ce qu’il paraît.
Alors s’il arrive qu’il se fasse tuer,
Ne dites pas que c’est un dozo dogon qui l’a fait.
De grâce, un peul n’est pas un terroriste,
Son bâton non plus n’est pas une kalachnikov,
Et s’il arrivait que l’un d’eux soit sous influence djihadiste,
Peut-être qu’il a à la place de son cerveau de la morve.
Mais nous donnons libre cours à la haine,
Les langues enfouissent les bombes sous les turbans,
Peulhs et Dogons deviennent parents à Ben Laden,
Alors que le terroriste n’est pas forcément un taliban.
Un terroriste est un malade qui veut détruire tous les hôpitaux
Qui veut mourir dans une fusillade parce qu’il est incapable de desserrer l’étau
Il ne veut pas affronter la misère, c’est pourquoi il si fier de mourir
Et il est prêt à nous faire la guerre parce qu’il a mal de nous voir sourire
C’est celui qui vit de l’amalgame, qui fonde sa richesse sur notre incompréhension,
Qui paie le spectre du drame, pour détruire le socle de notre union.
C’est celui qui trouble la cité pour défendre sa cause perdue d’avance,
Mais qui veut nous faire gober que Dieu l’a choisi pour assurer sa défense.
C’est lui qui veut que le lait du peul ne soit plus au menu du Dogon
Que la langue du Dogon indispose le peul et le fasse sortir de ses gonds
C’est lui qui veut brûler un village, pour enflammer le cœur de toute une nation
Qui multiple les actes de pillage pour que l’union vole dans les éclats des accusations
C’est ce journaliste qui se sert de l’amalgame pour faire acheter son journal
Qui utilise à mauvais escient les drames pour s’enrichir de notre mal
C’est ce citoyen qui accuse une ethnie pour justifier son manque d’analyse
Qui se perd dans la cacophonie des interprétations qu’on diabolise
C’est ce politique qui utilise l’occasion pour être de plus en plus critique
Qui dans ses discours de compassions ne peut s’empêcher de faire de la politique
C’est cet activiste qui balance une information sans vraiment mesurer les conséquences
Qui manipulent l’opinion de la nation pour le plaisir d’avoir de l’audience
C’est ce religieux qui attise la haine en prétextant les versets coraniques
Qui emploie le nom de Dieu sans gêne pour défendre sa version clanique
De lui, je voulais avoir peur,
Mais celui qui a peur ne vit pas.
La peur corrompt la bonne humeur
Et la pulvérise de l’odeur du trépas.
Ils veulent qu’on arrête de vivre
Qu’on fasse allégeance à leur folie
Que notre ombre qui doit nous suivre
Constitue pour nous une éternelle phobie.
Ils veulent que chaque Dogon qu’on croise
Nous rappelle les affres du 11 Septembre,
Qu’on pense que chaque Peul qui nous toise
Partageait avec Ben Laden la même chambre.
Ils veulent que nos rêves soient hantés par Boko Haram
Et que chaque soleil qui se lève regarde mourir nos âmes
Mais montrons leur qu’un peuple bien soudé
Est le seul remède contre le terrorisme
Que Dogon et Peul sont faits pour cohabiter
Qu’aucune rumeur ne peut ébranler notre patriotisme
Mais si nous prenons le risque de nous désolidariser
Ils pourraient venir à bout de nous
Les Maliens seront instrumentalisés
Pour mettre le Mali à genou
Ils opposeront Sarakolé et Maninka
Le Miyanka ne parlera plus aux Sénoufo
Le Songhoi détestera le Bella
Et le Dogon tuera son cousin Bozo
Mais tant que nous serons soudés
Ils ne pourront jamais nous éparpiller
Car le grain de fonio qui prend le risque de s’écarter
Tombera par le bas du couscoussier
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