La présidentielle du 29 juillet risque d’être une affaire des populations des régions du Sud. Pour l’instant, celles du Centre et du Nord sont plutôt préoccupées par les questions de sécurité et d’alimentation. A Gao et Tombouctou, on passe tout le temps à compter les morts, les victimes de braquages et les populations qui continuent de fuir les attaques et la famine.
Au centre, les affrontements inter communautaires s’aggravent. L’Etat resserre l’étau sur les Peuls qui dénoncent l’impunité et sa complicité avec les organisations dogon. Celles-ci, paradoxalement, viennent de lui déclarer la guerre après l’incendie de plus de 200 motos de leurs combattants. C’est pourquoi le faible taux de retrait des cartes d’électeurs apparaît très logique dans ces localités.
Avec la menace de voir les ex-rebelles de la CMA refuser la sécurisation du scrutin dans les lieux tenus par eux, on devrait s’attendre à un faible taux de participation au nord également. Une bonne nouvelle pour les candidats qui redoutaient un bourrage des urnes dans les no man’s land comme c’était de coutume.
DAK
L’Indicateur du 12 juillet 2018