Le Groupe des vingt-quatre candidats, réduits aujourd’hui à neuf qui avait crié à la fraude, au bourrage d’urnes, à l’issue du 1er tour du scrutin présidentiel et qui a juré récemment la main sur le cœur qu’il ne reconnait pas IBK comme président, commence à se dédire.
Après les nombreuses pressions, à travers des marches, meetings, et surtout la désobéissance civile brandie par Soumi et Alliés, l’heure est apparemment au double jeu, au reniement et au sauve qui peut. En un mot, l’heure de la vérité a sonné.
« Je ne vous trahirai jamais », avait lancé Soumaïla Cissé, lors d’un meeting, à ses partisans pour leur signifier qu’il ne reconnaitra pas IBK comme président, malgré l’arrêt de la Cour constitutionnelle. Lui et ses alliés continuaient dans la diversion, à travers un juridisme d’un autre temps, qui ne se dessine même pas dans l’évolution des périodes modernes. Une manière de continuer à tromper les gens faibles, naïfs, peu enclin à la recherche de la vérité.
Avec les législatives annoncées pour le 25 novembre, le petit groupe de neuf sur 24 a pondu une déclaration pour demander au gouvernement de Soumeylou Boubèye Maïga de surseoir à la tenue du scrutin et de favoriser « l’organisation d’élections inclusives et transparentes ». Soumi et Alliés dénoncent l’avis donné par la Cour constitutionnelle, à la demande du Premier ministre sur un possible report des législatives et demandent au président de la République (qu’ils ne reconnaissent pas, SIC !) d’agir par les voies de droit qui lui sont ouvertes.
Plus grave, Soumi et Alliés opposent à l’avis des neuf sages l’Accord cadre du 6 avril 2012. Durant cette période, en effet, les putschistes conduits par Amadou Aya Sanogo étaient au pouvoir. La Constitution avait été suspendue. Ce sont des arrangements politiques qui avaient conduit à cette situation. Tel n’est pas le cas aujourd’hui. La Constitution doit être respectée. Si le gouvernement SBM II avait reporté de son gré la députation, les mêmes auraient crié à la violation de la Constitution. Nous sommes tous sujets de droit, celui-ci doit être notre protecteur.
Le Groupe de neuf évoque des réformes à opérer avant les législatives. IBK avait bien vu cela en tentant la révision constitutionnelle, refusée par les mêmes, croyant que leur entêtement allait occasionner la chute du régime. Que non !
Aujourd’hui, il faut faire avec les textes existants. Les nouveaux députés se chargeront de leur toilettage, avant le Referendum inévitable.
L’heure de la vérité a donc sonné : Le premier acte courageux de Soumi et Alliés serait de reconnaitre ouvertement les autorités légitimes du pays. C’est le minimum pour pouvoir engager des échanges responsables. Il n’y a pas de honte à cela. Le chanteur Salif Keïta l’a si bien compris, au point qu’il a lancé un appel à ses supporters d’aider et de travailler avec l’équipe de SBM II.
L’heure de la vérité a sonné puisque le nécessaire dialogue politique doit être enclenché. Soumi et Alliés se trompent eux-mêmes ou du moins certains jouent avec d’autres. Au moment où ils réclament un report des législatives, l’URD s’attèle à négocier des alliances, y compris avec le RPM, à Teninkou et à Djenné, entre autres. Le MPR est dans la même dynamique. Le cas emblématique est celui de Koutiala où le parti du Tigre a réussi à être sur la même liste que les Tisserands. Le PARENA, peu représentatif, s’active à Banamba pour aller avec l’ADP-Maliba de Aliou Diallo.
L’heure de la vérité a sonné puisque Soumi n’a qu’une alternative : participer aux législatives pour exister ou les boycotter pour mourir politiquement.
La première option relève du réalisme politique. Ce qui explique le bourdonnement au sein de l’URD. Ce qui justifie aussi le virage, de certains élus, morcelés à la base pour se lancer dans la course aux législatives. A suivre
Elhadj Chahana Takiou
Le 22 Septembre du 01 Octobre 2018