Le Procureur général près la Cour d’appel de Bamako a fait une sortie contre ceux-là qui s’agitent contre la lutte enclenchée ces derniers temps contre la corruption. Dans son discours d’ouverture de la 2e session de la Cour d’assises de Bamako au titre de l’année 2019, il a vivement soutenu le bien-fondé de cette lutte et encouragé les magistrats et autres enquêteurs du pôle économique et financiers de Bamako.
Il est de coutume pour le Procureur général près la Cour d’appel de Bamako de lire un discours d’ouverture des sessions de la Cour d’assises. Une adresse qui lui permet chaque fois de camper le décor en abordant le contexte de la session (la nature des crimes et différentes infractions enrôlés) et les sujets d’actualité qui lui tiennent à cœur.
Idrissa Arizo Maïga n’a pas laissé cette tradition lui filer entre les mains le lundi dernier. Il a fait un véritable plaidoyer en faveur de l’actualité brûlante, celle ayant trait à la lutte contre la corruption menée ces derniers temps par le Pôle économique et qui est diversement appréciée par l’opinion publique, selon le côté où chacun se trouve. Des commentaires et appréciations nourries par la grandeur et le rang social de certaines personnalités proches du régime et déjà placées sous mandat de dépôt de septembre à nos jours, à Bamako et même dans des régions.
Etant bien dans son rôle de Procureur et surtout de magistrat, M. Maïga a du coup a conseillé à ses collègues « de ne jamais se laisser distraire par les commentaires et supputations des citoyens. C’est leurs droits ». Et au procureur de poursuivre. « Le plus important, c’est que dans l’instruction de ces affaires, la rigueur de l’application de la loi et le professionnalisme prévalent, que la pusillanimité soit bannie, qu’une exacte application de la loi soit observée, qu’il faille peser au trébuchet (petite balance de précision) les charges ; mais surtout que, le réveil pour les incrédules soit cauchemardesque et le retour de manivelle brutal ; que ce ne soit pas un feu de paille comme le prédisent ou le souhaitent certains ; car il y va de la crédibilité de la justice ».
Le Procureur général Maïga n’a pas clos son intervention donnant droit à l’ouverture de la présente session, sans expliquer la quintessence de ses propos. Selon lui, il a souci que son appel ne soit pas compris comme une « injonction », mais plutôt comme une « simple et humble attente adressée à des professionnels rompus à la tâche ».
Abdrahamane Dicko