En dépit des problèmes liés à la distribution des engrais, à l’installation tardive des pluies, à la crise d’eau par endroit et, par la suite, aux inondations, la campagne agricole 2019-2020 en cours en zone Office du Niger ne semble pas être compromise. Et, cela contrairement à ce qui avait été véhiculé à travers nombre de canaux de communication. En réalité, « il y a eu plus de peur que de mal ». C’est le constat établi par le ministre de l’Agriculture, Moulaye Ahmed Boubacar, lors de sa visite de supervision du 17 octobre passé. Après avoir sillonné les champs de certaines zones de production, dont les plus sinistrées, le ministre s’est dit satisfait de la physionomie actuelle des cultures. Selon lui, « la dynamique de la campagne, après la visite, permet de soutenir que l’Office du Niger peut atteindre les objectifs assignés en termes de production ». Pour cette année, ils sont fixés à une production de 873.774 tonnes de riz paddy.
Afin d’atteindre cette barre, des efforts ont été déployés par tous les acteurs impliqués : le gouvernement, l’Office du Niger et les exploitants. Le gouvernement, malgré la crise économique, a assuré l’approvisionnement en intrants, tout en abandonnant le fameux E-Voucher (un système électronique de gestion de la distribution des engrais aux exploitants agricoles). L’Office du Niger, lui, travaille constamment à améliorer la productivité à travers le traitement des sols pour répondre à la problématique de la sécurité alimentaire. Les exploitants, eux, s’attachent au respect scrupuleux des conseils précieux de l’encadrement.
Durant la supervision de la campagne agricole en cours, le ministre a été à la rencontre des paysans producteurs de riz, il a discuté avec les notabilités avant de prendre langue avec les encadreurs. Le constat général est assez satisfaisant, car partout, les champs fleurissent réellement d’espérance.
Si l’espoir est bien là, les difficultés également. Celles-ci s’illustrent par la crise d’eau dans le Macina. Afin de résoudre le problème, il faut agrandir le canal de Ké-Macina, le réhabiliter, le réactualiser et le mettre à niveau pour accroitre à grande échelle sa capacité d’irrigation et pouvoir arroser les aménagements actuels mais aussi futurs.
Pour cette réhabilitation, l’Etat du Mali a déjà constitué un dossier soumis au partenaire qatari. Le montant prévisionnel de ces travaux avoisine les 26 milliards de F CFA. Et le ministre de l’Agriculture, Moulaye Ahmed Boubacar, est très engagé dans la quête des fonds nécessaires à la réhabilitation du canal du Macina.
Alassane Diarra