Les Violences basées sur le genre (VBG) prennent de l’ampleur dans les foyers à Bamako, Mopti et Koulikoro. C’est le constat fait par Trust Africa dans une étude sur la prévention et l’élimination des VBG réalisée cette année. L’organisation a présenté ses résultats au Cendre national d’information sur la femme et l’enfant (CNDife), mardi 22 octobre.
Les agressions sexuelles, physiques, verbales et les mariages forcés sont des types de violence les plus fréquentes au Mali indique le résultat de l’étude exploratoire sur la prévention et l’élimination de la violence basée sur le genre.
L’enquête, réalisée par l’ONG Trust Africa de juillet à octobre de cette année dans le district de Bamako et dans les Communes rurales de Mopti et de Koulikoro, indique que les femmes sont de plus en plus victimes de violences, en particulier au sein de leur foyer. Les facteurs contributifs à ces violences, note-t-elle, sont les réalités culturelles maliennes, la méconnaissance des droits de la femme, l’analphabétisme et la pauvreté des communautés, le manque d’activités économiques pour les femmes.
Trust Africa, dans son étude, se prononce également sur les cadres juridiques et institutionnels existants au Mali, les lacunes et les défis en matière de prévention et d’élimination de la VBG. Cheickna Siby est le consultant qui a appuyé Trust Afrcica dans cette étude exploratoire au Mali.
Au CNDife mardi, au cours d’un atelier, le consultant a présenté ses résultats aux acteurs intervenant dans la prévention, la prise en charge et l’élimination de la violence basée sur le genre.
Selon lui de grandes avancées ont été obtenues en matière de prise en charge des cas des VBG « Il y a maintenant des structures dédiées à la prise des victimes malheureusement ces structures n’existent pas en milieu rural. Malgré la multiplication des initiatives, 54 % du territoire national est dépourvu de services de prise en charge appropriés dans ce domaine selon EDSM IV 2012 – 2013 », dit-il s’exprimant sur les défis actuels en matière de prévention et d’élimination des VBG. « Les plus grandes difficultés des femmes survivantes de violences se situent au niveau de la dénonciation des actes de violence et de la sollicitation auprès des services juridiques par les victimes et leur environnement social. Au cours de nos entretiens, des victimes des VBG qui ont été interrogées, la plupart pensent être en insécurité étant donné qu’elles ne se sentent pas assez soutenues par les défenseurs de la lutte contre les VBG. Il y a un vide juridique qu’il faut chercher à comprendre ».
Pour le consultant, seul un sursaut national pourra permettre de s’en sortir. Cet avis a été partagé par les participants à la journée. Ceux-ci ont apporté des observations et recommandations pour appuyer le rapport final.
Trust Africa a réalisé cette enquête dans de cadre de son projet sous régional de 2 ans sur les VGB qu’il va lancer après la phase de restitution des résultats sur le terrain. L’ONG, à travers ce projet, veut s’attaquer à la violence basée sur le genre en tant qu’obstacles persistant à l’autonomisation des femmes en Afrique de l’ouest. Le Mali, au Sénégal et au Burkina Faso sont priorisés dans cette première phase.
Kadiatou Mouyi Doumbia