Pour bon nombre de Bamakois, la Tabaski s’annonce très dure cette année.
Ousmane Samassa : (vendeur de Bazin, à Samassa boutique) :
« La crise financière et l’insécurité qui secouent le pays affectent tous les secteurs. Le commerce n’est pas épargné. Avec tous ces aspects, on ne peut pas comparer le marché de cette année aux années précédentes. Aussi, cette année la fête de Tabaski coïncide avec la fin du mois. Les dépenses deviennent énormes pour les chefs de famille. Il faut s’acquitter du loyer de la maison, des prix de condiment et autres dépenses. Si on essaye de voir tous ces paramètres, on verra que faire le marché viendra en seconde position. Après, généralement, les chefs de famille se soucient plus des habits de fête des enfants. Ceux qui ont des moyens payent aussi pour leurs femmes. Malgré ces difficultés, on arrive à tenir. Dieu merci ».
Ismaël Traoré, (jeune diplômé sans emploi) :
« Comparativement à l’année précédente, il n’y a pas tellement d’engouement à l’approche de cette fête des moutons qui s’annonce. Il suffit seulement de se promener dans la ville de Bamako pour s’en rendre compte. Avec la conjoncture actuelle, les gens ont d’autres préoccupations. Déjà, nous avons du mal à subvenir à nos besoins quotidiens, s’il faut fêter comme il se doit, je crois que cela risquerait d’être très difficile ».
Mme Tangara Aminata Diakité, (maire adjointe à la mairie de Niamakoro Koko):
« Il n’y a vraiment pas d’ambiance à l’approche de cette fête. Nous aspirons tous à la paix d’abord, qui est la meilleure pour bien fêter. Quand on n’est en sécurité, tout est possible.La fête de cette année est différente. Certes, la vie était chère avant, mais pour cette année, elle l’est encore plus. Donc, il faut être très attentif et se faciliter les choses. A tous les chefs de familles, je leur conseille de ne pas faire l’impossible pour pouvoir acheter des béliers. C’est ce que nous constatons maintenant. Tout le monde veut avoir un mouton dans sa famille, qu’on ait les moyens ou pas. Les femmes aussi doivent aussi être compréhensives au cas où le chef de famille n’arrive pas à s’acquitter de toutes les dépenses de la fête. Ce n’est la fin du monde, il y a d’autres fêtes à venir ».
Recueillis Yaya K. Sogodogo
(stagiaire)