Le candidat des Associations pour Mali (APM) à la présidentielle, Me Mohamed Ali Bathily a animé hier une conférence de presse pour passer au crible les « impréparations » du scrutin du 29 juillet prochain. Il dénonce une mauvaise qualité de la carte d’électeur biométrique, la sécurisation de l’élection et le nombre d’électeurs potentiels inscrits sur la liste électorale qui, selon lui, est largement en dessous des Maliens aptes à voter.

 

La conférence avait pour objectif d’attirer l’opinion nationale et internationale sur les manquements constatés dans l’organisation de l’élection présidentielle.  Il affirme avoir des doutes par rapport au caractère biométrique de la carte, sa sécurité car, dit-il, peut être falsifiable et qu’elle se détériore facilement sécuriser.

Selon le candidat, il y a d’autres problèmes. Il s’agit notamment des listes électorales qui, selon lui, n’ont pas été mises à jour dans les règles de l’art. « Il n’y a pas eu de recensement depuis 5 ans. Des personnes qui, en 2013 avaient 13 ans et qui ont aujourd’hui 18 n’ont pas été inscrites. En tout cas, nous n’avons assisté à aucune opération tendant à leur donner leur droit de vote. C’est donc les citoyens à qui on aura refusé le droit de voter quand bien-même leur âge leur permet de le faire », précise-t-il. Aussi, il indique que les Maliens de l’extérieur en âge de voter sont estimés à presque 6 500 000, contrairement aux 452 900 retenus par l’administration.

« Ils ont reçu les cartes de façon minoritaire. En France, on nous dit qu’il y a eu 500 000 cartes d’électeurs. Il serait mieux que le gouvernement communique avec tous les candidats pour leur permettre d’être informer. Les Maliens de France nous informe qu’ils sont plus de deux millions alors qu’il n’y a que 500 000 cartes d’électeurs. Nous n’avons pas la réalité de ces données », a révélé le candidat des APM.

L’autre phénomène qui inquiète Me Bathily, c’est les conditions d’accès aux cartes et de mouvement sur le territoire. « Dans un contexte de grève des administrateurs civils qui doivent distribuées ces cartes, le retrait des cartes devient difficile pour les populations. Même moi, en tant que candidat, j’ai voulu retirer ma carte, mais ils m’ont dit que c’était impossible parce qu’il y avait une grève. Cela ne se doit pas. Nous ne devons pas souffrir pour accéder à nos cartes. Et imaginez loin de Bamako, dans certaines localités comment les gens font », a-t-il expliqué. Et d’ajouter : « Il est anormal qu’en terme de sécurisation, qu’on prévoit 11 000 agents de sécurité pour 23 041 bureaux de vote ».

Pourtant, s’interroge le candidat, le gouvernement avait assuré que tout était mis en œuvre pour faciliter l’accès aux cartes et permettre une élection apaisée. « J’attire votre attention fortement l’a dessus parce qu’il ne faudrait pas que l’on pousse les électeurs à l’abstention. Ce qui serait aussi une manière de frauder les élections », insiste-t-il.

Hamissa Konaté

30 minutes.net

3 juillet 2018

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