Kanté Djébou Ndiaye, femme d’affaires, est l’unique candidate à la présidentielle du 29 juillet. Revenue au pays après un long séjour en Europe et en Afrique centrale, Djénéba Ndiaye dite Djébou compte sur ses réalisations au Mali et à l’extérieur pour créer la surprise à cette élection : se faire élire.
« Une femme n’a jamais été présidente au Mali, mais les femmes sont actives dans tous les domaines socioéconomiques du pays. Elles sont les locomotives de notre nation », déclare la candidate sur le site en ligne Mali Mussow dans une interview.
Unique candidate retenue dans la course à la présidence, Djébou Ndiaye affrontera 23 hommes afin de sortir les femmes de leur « isolement ». « Je suis candidate parce que je suis révoltée. Les hommes qui sont là ne pensent qu’à eux-mêmes, pas au pays », affirme Mme Kanté Djébou Ndiaye, 55 ans, alors que les principaux candidats, dont le président sortant, IBK, et le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, battent campagne, à moins de trois semaines du scrutin.
Jusqu’ici peu connue du grand public, active notamment dans le secteur immobilier, Mme Kanté a fait fortune en Centrafrique (Afrique centrale) où elle était proche de l’ancien président François Bozizé et de son épouse.
« J’ai été conseillère auprès de cette famille pendant de longues années. Je me suis forgée en politique durant ces années et je pense avoir les atouts pour mener à bon port le bateau Mali », dit-elle, se vantant d’avoir la stratégie et les astuces nécessaires pour réaliser cet objectif.
Rentrée au Mali il y a une dizaine d’années, elle se dit « préoccupée » par la condition de ses « sœurs maliennes ». « Les femmes au Mali sont isolées parce qu’éloignées de la politique. Or, aujourd’hui, il n’y pas de différence entre un homme et une femme. Ce que l’homme peut faire, la femme peut le faire ».
La candidate des Maliens de l’extérieur ?
Mme Kanté Djébou Ndiaye est la candidate idéale pour les Maliens de l’extérieur. Ancienne expatriée, elle connaît les problèmes auxquels ils sont confrontés et se propose d’y apporter des solutions pérennes et efficaces. Durant son séjour en Centrafrique, elle a dirigé des associations de soutien aux Maliens vivant dans ce pays, mais aussi à ceux en détresse dans d’autres pays frontaliers avec la RCA.
Après l’éclatement de la crise centrafricaine, elle s’est battue, depuis Bamako, pour soulager ses compatriotes en RCA afin de faciliter leur évacuation vers le Mali. Ce n’est pas tout. De retour au Mali, la colonie forte de plus de 3000 personnes, a été organisée par Djébou à travers la création d’une association.
« Cette association veille à l’insertion socio-économique de tous les rapatriés. Ils avaient tout perdu, mais Djébou les redonne l’espoir. C’est pourquoi nous la soutenons », explique Modibo Maïga, un militant convaincu de Djébou qui a indirectement bénéficié de son soutien lorsqu’il vivait au Congo.
Qu’avez-vous à apporter au peuple malien que les femmes politiques ne sont pas capables de faire ? « Mon savoir-faire, mes capacités relationnelles au Mali et dans le reste du monde », répond-t-elle. Et d’ajouter : « On ne peut pas affirmer que les femmes politiques n’ont rien apporté, loin s’en faut ! Les femmes maliennes ont fait preuve de leur compétence a beaucoup de niveaux, ici et ailleurs et dans divers domaines. Construire une nation est processuel et c’est pourquoi nous voulons qu’une femme, pour une première dans l’Histoire du Mali, soit aussi la locomotive du pays en apportant sa pierre à la construction du pays, en tant que présidente de la République. C’est arrivé ailleurs. Pourquoi pas chez nous ? La solution de cette équation ne viendra pas des seules femmes, mais des hommes aussi ».
« Elue présidente, demain je m’engage à garantir la sécurité sur toute l’étendue du territoire national, en vue de permettre aux Maliens de se réconcilier et de développer notre pays. Comme promis lors de la campagne, vous verrez que mon projet de société traite de tous ces aspects », promet-elle.
Hamidou Koné
Le Focus du Lundi du 09 juillet 2018
