C’est une escouade de gens ayant sous les aisselles, sur moto… des habits usagers ou sortis des rayons de l’Occident… que les Bamakois rencontrent chaque jour. Dans ce milieu, le va-et-vient des revendeurs est incessant, la marchandise s’achetant apparemment comme du petit pain.

Autrefois vouée aux gémonies et victime de légendes, la friperie reprend donc du poil de la bête dans notre pays. L’accroissement du nombre des grossistes et des demi-grossistes semble en tout cas indiquer que la filière a de beaux jours devant elle.

Les consommateurs ne s’en cachent plus. Sur les grandes artères, dans les rues, dans les bureaux… clients et revendeurs discutent du prix au vu et au su de tous. Un tabou est brisé car, manifestement, chacun y trouve son compte : le vendeur écoule plus vite sa marchandise et l’acheteur gagne à presque vil prix des habits qui lui auraient coûté une fortune dans les magasins de prêt-à-porter.

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L’avers de la médaille, c’est ceux qui tirent profit de ce commerce et en vivent honorablement, c’est ceux qui s’habillent en dandy à moindre frais alors qu’ils ne pouvaient, avec leurs revenus réels, que rêver de vêtements griffés Yves-Saint Laurent, Lacroix, Ted Lapidus, Christian Dior, Angelo Litrico et autres grands noms de la planète couture.

Le revers de la médaille, c’est le blues des propriétaires de boutiques de prêt-à-porter avec une cliente réduite comme peau de chagrin, c’est l’abandon du taillé sur mesure, donc le manque gagner pour les maîtres-tailleurs ; c’est les conditions de conservation des habits proposés qui pourraient avoir des conséquences sanitaires pour les usagers. Est-il par ailleurs bienséant dans notre société de porter des habits ayant appartenu à des inconnus ?

La réponse à toutes ces questions à travers nos reportages, portraits, interviewes, commentaires.

Bonne lecture.

Abdoul Majid Thiam

Le Focus du 2 juillet 2018

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