Le président du Haut conseil islamique (HCI), l’imam Mahmoud Dicko, a réuni ses fidèles au Stade du 26-Mars, le dimanche 10 février, pour une prière en faveur de la paix. Cependant, cette réunion a pris les allures d’un véritable meeting politique allant jusqu’à réclamer la tête du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga alias SBM.

En analysant de près l’organisation de ce meeting, on ne perdrait pas de vue que Mahmoud Dicko était à la recherche d’un second souffle, c’est-à-dire la création prochaine d’un parti politique d’obédience islamique. Une manière pour lui de trouver un point de chute honorable après son second mandat de président du HCI. Somme toute, c’est un homme rusé qui sait ce qu’il veut et prêt à atteindre ses objectifs.

Mais un parti islamique au Mali ne ferait qu’abimer le pays. Ce n’est pas pour rien que la Conférence nationale souveraine de juillet 1991 avait écarté toute idée de création de formation politique religieuse. A l’époque, l’Algérie du président Chadli Bendjedid avait commis la grosse bourde de laisser s’implanter dans ce pays le Front islamique du salut (Fis) d’Abassi Madani et du prédicateur Ali Benhadj.

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Ceci a provoqué une guerre civile, qui a placé l’Algérie sous une chape de plomb avec des assassinats politiques ciblés. Notre grand voisin du Nord ne devra l’accalmie sociale qu’à l’arrivée aux affaires du président Abdelaziz Bouteflika en 1999.

Si le Mali imitait cette expérience politique algérienne, il brûlerait pour de bon, puisque les fanatiques entreraient en danse pour mettre le pays à feu et à sang. Qu’Allah nous préserve d’un tel scénario aux aventures incertaines ! Nous n’avons pas besoin de guerre civile ou d’une vie politique tendue par des pratiques extrémistes religieuses.

Comment une prière collective va jusqu’à demander la démission du Premier ministre ? En tous les cas, ses organisateurs ont des idées politiques derrière la tête. Leur démarche visait, dans un premier temps, à affaiblir IBK en le poussant à démettre son chef du gouvernement. Mais, c’était mal connaître le locataire de la Maison Mali de Koulouba, qui sait bien de quoi lui vaut SBM.

K. I. L.

Le Focus du lundi 18 février 2019

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