Le Syndicat autonome de la magistrature (Sam) et le Syndicat libre de la magistrature (Sylima) ont tenu aujourd’hui une assemblée générale extraordinaire pour annoncer leur refus de céder à la réquisition du gouvernement. Ils décident de maintenir leur mot d’ordre de grève illimitée jusqu’à l’aboutissement de toutes leurs revendications.
Selon Diakaridia Bakayoko, porte-parole des syndicats, la réquisition du gouvernement est une « violation grave » et « intolérable » de la Constitution malienne en ses principes relatifs à la démocratie (article 25), à la séparation des pouvoirs (article 81), à l’indépendance du pouvoir judicaire (article 81 et 82) et au droit de grève (article 21). Aussi, explique-t-il, les conditions exigées pour l’application de ladite loi, notamment les deux hypothèses où il peut être fait usage de la réquisition ainsi que des décrets devant être pris en Conseil des ministres ( article 1 et 28 de la loi numéro 87- 48/AN-RM du 10 août 1987 portant sur les réquisitions), ne seraient nullement réunies à ce jour en République du Mali, selon le syndicaliste.
Le Sam et le Sylima travaillent, autonomes, invitent les magistrats requis à refuser de se soumettre à la réquisition qu’ils qualifient d’« illégale, éhontée et digne d’une autre époque ». Ils ont rassuré les magistrats que des procédures judiciaires seront engagées devant les instances juridictionnelles nationales et internationales pour surseoir à la mise en œuvre de ce décret et obtenir son annulation pure et simple.
Par ailleurs, l’Assemblée générale extraordinaire de ce mercredi 10 octobre 2018 a adopté une résolution en sept points. Elle exige la démission du Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, de Mme Diarra Racky Talla, ministre de la Fonction publique et Tiénan Coulibaly, ministre de la Justice, Garde des sceaux. Ils comptent porter plainte contre ceux-ci pour haute trahison et complot contre la sureté de l’Etat conformément aux dispositions de l’article 95 de la constitution du Mali du 25 février 1992.
La résolution exige aussi la démission de Nouhoum Tapily, président de la Cour suprême du Mali et engage les syndicats à porter plainte contre lui pour « forfaiture et violation de serment », etc.
Hamissa Konaté
30minutes.net
10 octobre 2018